Les enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt, tome 16 : Pentecost Alley
de Anne Perry

critiqué par Dirlandaise, le 3 octobre 2008
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Thomas Pitt a-t-il fait pendre un innocent ?
Seizième tome des enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt dans l’Angleterre victorienne. De tous les livres de cette série que j’ai lus, je crois que c’est celui-ci que je préfère. Pourtant, il n’y a pas de coups d’éclat ni d’action palpitante mais le livre est tellement bien construit et l’intrigue si bien imaginée que la lecture en fut plus qu’agréable.

Nous retrouvons donc Thomas Pitt dans ses fonctions de commissaire qui doit enquêter sur le meurtre d’une prostituée, retrouvée morte dans son lit et terriblement mutilée. En effet, elle a eu les doigts déboîtés et cassés en plus d’être sauvagement étranglée. Un fait curieux est que ses bottines ont été attachées ensemble d’une étrange façon. Dans le lit de la victime, un écusson est retrouvé impliquant un jeune homme appartenant à une des plus puissantes familles d’aristocrates de la ville. L’écusson révèle que ce jeune homme faisait partie d’un club nommé « Hellfire Club », dissous depuis quelques années. Quatre membres formaient ce club et il semblerait qu’ils partagent un terrible secret qu’aucun d’entre eux ne souhaite voir la police mettre à jour. Thomas réussit à trouver un coupable et à le faire pendre mais bientôt, des faits nouveaux viennent innocenter le présumé assassin, jetant sur Thomas et sa famille la honte et la culpabilité d’avoir fait condamner et exécuter un innocent.

Un roman extrêmement bien construit, une intrigue prenante, des personnages hauts en couleurs et une enquête compliquée à souhait dans le milieu des prostituées et des souteneurs, voilà ce que nous offre cette fois Anne Perry. Évidemment, Charlotte et sa sœur Emily s’en mêlent et apporte leur aide à Thomas qui en a grand besoin. Une fois encore, le contraste entre les beaux quartiers habités par de hauts fonctionnaires et des aristocrates et les bas-fonds où règne la misère la plus sordide et où prostituées et souteneurs gagnent leur vie est saisissant. Chaque milieu est décrit avec beaucoup de justesse et de réalisme, ajoutant beaucoup d’intérêt au roman. La fin est pour le moins spectaculaire et explosive… J’ai beaucoup apprécié ce tome !
Moeurs sordides 9 étoiles

Une prostituée est retrouvée morte dans le quartier de Whitechapel, étranglée, attachée avec un de ses bas, les doigts et les orteils brisés. Thomas Pitt est chargé de l'enquête, car des effets personnels de Finlay FitzJames, un gentleman bien connu promis à un poste d'ambassadeur, sont retrouvés sur le lieu du crime. Il ne s'agit pas que l'affaire s'ébruite et que le scandale nuise à cette famille aristocratique très puissante.
Rapidement, Pitt se rend compte que le père de Finlay, Augustus FitzJames, lui ment, tout comme son fils. Les pressions politiques sont présentes, Pitt doit à tout prix trouver un coupable. C'est ce qu'il pense avoir fait, jusqu'à ce qu'une seconde femme soit assassinée dans des circonstances similaires. Tout est à reprendre à zéro, avec les railleries de la presse, du Parlement et de la population en sus. Pitt patauge...

Un excellent numéro dans la série des enquêtes de Thomas Pitt ! Anne Perry y ménage ses effets, fait durer le suspense, retourne la situation là où ne l'attend pas et donne à Pitt un visage très attachant d'homme déterminé et fragile. Charlotte est moins présente, Emily occupe un peu plus de place. L'occasion pour elle de s'interroger sur le statut de femme riche et oisive. Il y a toujours chez Anne Perry en toile de fond un portrait de cette Angleterre victorienne conservatrice dont une grande partie de la population vit dans la msière. Intéressant et délassant !

Sahkti - Genève - 50 ans - 7 juillet 2009