Lame - Chroniques Infernales, tome 1
de Esther Rochon

critiqué par Calepin, le 30 septembre 2008
(Québec - 42 ans)


La note:  étoiles
Un enfer plus différencié
4e de couverture : Depuis elle ne sait combien de temps, Lame croupit dans cet enfer mou. Or, un jour, Vaste, le maître d'armes sanguinaire du roi des enfers, l'amène avec lui. Archétype du macho, ses mauvais traitements ont, paradoxalement, le pouvoir de la rendre belle. Mais de beauté, il n'y en a guère là-bas : à Arxann, capitale des enfers, Vaste, devenu le précepteur du prince hermaphrodite Rel, est condamné à devenir « saucisse » aux enfers chauds. Grâce à la complicité de la « bonne âme » Roxanne, Lame interviendra auprès des juges du crépuscule afin de rendre à Vaste le service qu'il lui a jadis rendu...

Commentaires : Lame s'écarte du chemin des clichés pour nous emmener ailleurs. D'abord, par l'illustration imagée des enfers qui prennent une couleur beaucoup plus nuancée et profonde que les descriptions usées, surannées et dépassées utilisées dans la culture populaire. Différents espaces des enfers se personnalisent, prennent une vocation particulière selon les types damnés qui les fréquentent. Ça rend l'ambiance intéressante, surtout que l'auteure ne prêche pas par sadisme excessif comme le ferait un auteur moins nuancé. Il reste tout de même une certaine décadence, tant sexuelle que morale, qui est particulièrement efficace. Le texte s'éloigne davantage des actions, pour s'approcher de réflexions sur les passions, la rédemption, l'amour, ce qui donne au texte une dimension philosophique importante. Comme en témoigne les paroles d'un personnage qui m'ont interpellé : L'altruisme est-il la rédemption de la passion, ou lui est-il le contraire ?

Autrement, sa plus grande forme se transforme en sa plus grande faiblesse, pour moi : la trop grande distanciation émotive du texte. Il m'a été difficile de m'attacher aux personnages qui manquent d'éclats, de couleurs, de définition. Les dialogues ne laissent rien transparaître, sont vides d'émotion, de ce qui les personnages vivants.

Le tout demeure quelque chose de plus intellectuel qu'émotif, ce qui s'éloigne malheureusement de mes principaux intérêts. Dommage.