Un loup est un loup
de Michel Folco

critiqué par Bolcho, le 13 novembre 2001
(Bruxelles - 76 ans)


La note:  étoiles
Des loups, des bourreaux et l'aventure
Ce roman a tout pour plaire. Roman historique, il nous met parfaitement bien dans l'atmosphère d’une petite ville de province française vers 1780, avec ses petits métiers (dont certains assez saugrenus comme épandeur d’excréments dans les rues !), ses professions plus respectées (les avocats notamment), ses moyens expéditifs de régler les querelles, etc.
La femme d’un sabotier donne naissance à des quintuplés qui feront parler d'eux. C’est leur histoire que Folco nous conte. L’imagination est là, le cadre historique est bien planté, la langue est alerte. Tout va bien sauf une chose : l'auteur ne maîtrise pas parfaitement le recours à un grand nombre de personnages dont certains diluent considérablement le propos. D'où une impression générale de fouillis, de récit qui ne sait pas lui-même où il va. Peu à peu, mon attention s’est mise à faiblir, je me suis désintéressé de ces personnages secondaires (jusqu’à les confondre : eh oui, on se fait vieux.) pour porter mon attention sur ce qui fait l'originalité du livre : la description de la société des loups. Pour le coup, si on veut parfaire ses informations sur la gent lupine, on est servi. Autre milieu fort bien décrit, les « exécuteurs des hautes et basses oeuvres », traduisez les bourreaux. Donc, tout pour plaire, mais ne fonctionne pas vraiment au mieux d’autant que le livre est long (630 pages) et que pour entraîner le lecteur sur un tel parcours, il faut lui offrir un personnage central solide et attachant (or, étrangement, certains des protagonistes de deuxième zone paraissent plus crédibles) ou un propos de haute tenue (ce qui n'est pas l'ambition de l'ouvrage). N'empêche, on a tout de même envie de connaître la fin, donc la suite « En avant comme avant »…
Homo homini lupus 8 étoiles

Premier roman de cet auteur que je lis.
Bon point : Le style est plaisant ; le vocabulaire est riche et toujours utilisé à bon escient (pas de "faire" pour "dire", pas de "bien" évidemment, etc.). L'emploi de nombre de mots et expressions dans leur ancien sens m'a ravi au plus haut point. Cette écriture dynamique usant d'un vocabulaire parfois suranné est propice à l'immersion dans l'époque dans laquelle veut nous entrainer l'auteur, et il y réussit très bien. Le roman est admirablement construit, malgré quelques passages inutiles à mon sens. Cette quasi-perfection de la forme suffit à elle seule à inciter à la lecture de ce livre.
En ce qui concerne le fond, la première partie du roman est magnifique. La description naturaliste de la vie d'un village du Rouergue au milieu du dix-huitième siècle est d'un réalisme étonnant (à comparer avec les descriptions de Jean-François Parrot pour le Paris de la même époque ou de Martial Chaulanges pour le Limousin, etc.) et beaucoup d'humour. Contrairement à certains avis précédents, que le personnage principal ne soit pas le héros-type parfait (surtout il est tout sauf insipide), me semble plutôt un point positif. Folco évolue loin du manichéisme usuel où tout est soit très noir soit très blanc. Ses personnages ne sont ni bons ni mauvais, ils sont humains. Le foisonnement de personnages ne m'a pas gêné, et m'a même paru dans la logique d'une saga comme celle-ci.
En revanche, j'ai moins suivi l'auteur dans son épopée lupine ... Les aventures de Mowgli-Charlemagne m'ont paru quelque peu grand-guignolesques et oniriques, et en cela, détonnent avec l'aspect naturaliste de la première moitié du roman.
Quoi qu'il en soit, roman à lire et un auteur à suivre, ne serait-ce que pour la truculence et la qualité du verbe.

Homo.Libris - Paris - 58 ans - 28 avril 2016


Un loup est un loup 10 étoiles

J'aime bien le style de Michel Folco. Charlemagne est un personnage très intéressant. Il est très rancunier, ce qui fait de lui un genre d'anti-héros. Il a une très grande soif de vengeance, ce qui le pousse parfois à faire des gestes répréhensible. Certains de ses coups étaient à glacer le sang. La passe où Charlemagne met des morceaux de miroir cassés dans les bottes de son ennemi, j'en avais mal pour lui tellement c'était bien décrit.

J'aime aussi la représentation réaliste de la vie des gens de la Renaissance. La vie à cette époque était assez difficile et c'est ce que l'on peut voir à travers ce livre. Ce livre nous permet vraiment bien de nous situer dans cette époque dont on ne connaît souvent que ce qui passait à la cour du roi.

J'ai aussi bien aimé le retour des Pibrac, ces descendants du héros du précédent livre de Folco. Un excellent livre.

Exarkun1979 - Montréal - 45 ans - 8 août 2011


Palsambleu, voilà un drôle de zigue 7 étoiles

Je partagerai assez l'avis de Bolcho... à priori, un contenu fort servi par une langue savoureuse, au coeur du 18ème siècle... mais le propos se perd un peu, avec en cause un personnage central initialement attachant mais qui au cours de la lecture m'a paru de plus en plus horripilant... son amoralité étant sans saveur, sans but...

Il y a comme un zeste rabelaisien mais sans la démesure et sans l'extrême saveur du personnage central... dommage... de ce fait, sur la fin, tout me semblait assez laborieux, si ce n'est des personnages secondaires bien plus savoureux que le maître du jeu...

Deinos - - 62 ans - 5 juillet 2011


que du bon ! 9 étoiles

quel bon moment de lecture... mais surtout quel style. Michel Folco sait y faire il a sens de l'écriture mais aussi une subtilité remarquable.
On pourrait se méprendre et lire ici comme une contine mais tout a un sens ; riche en couleurs, en symboles et enroulé dans un humour pince sans rire comme j'aime.

Monocle - tournai - 64 ans - 11 septembre 2010


Jouissif 7 étoiles

Que de plaisir passé avec ces quintuplés Tricotin! Revisitant le dix-huitième siècle avec beaucoup d'humour, Michel Folco nous livre là une épopée extraordinaire. J'ai beaucoup ri et ai été totalement séduite par le style de l'auteur comme par ce qu'il nous raconte avec tant d'aisance et de finesse : les aventures d'une famille pas comme les autres et notamment de son membre le plus éminent (et aussi le plus bourru) : Charlemagne.

Missparker - Ixelles - 42 ans - 27 février 2006


Macarel, Caramba ! 9 étoiles

Dans Dieu et nous seuls pouvons, nous avions fait connaissance avec les Pibrac, ici, ce sont les Tricotin que nous suivons. Naissance haute en couleur des quintuplés, frasques diverses, et surtout Charlemagne, qui vivra avec les loups et aura son avis péremptoire sur tout (ah, son "pi z'est tout" !! ). Les deux famille se rejoignent à la fin, et c'est une note appelant à lire le 3° tome rapidement que cela se termine... Quel suspense !

565 pages d'aventures, de prise directe avec les années 1700, d'expressions de l'époque merveilleusement désuètes, et surtout, énormément d'humour. C'est extrêmement jouissif de vivre parmi les loups, de se mettre dans la peau de petits sauvageons sans foi ni loi, unis par les liens fraternels.

Ce 2° tome est beaucoup plus réussi que le 1er, il y souffle un vent de gaieté qui jamais ne se dément, macarel !

Cuné - - 57 ans - 7 mars 2005


Sacré Charlemagne ! 9 étoiles

J'ai beaucoup aimé ce roman, lu dans la foulée après "Dieu et nous seuls pouvons", mais garde un avis mitigé. Les quintuplés sont des personnages hauts en couleurs, principalement Charlemagne, modèle de logique simpliste et fichu caractère. J'avoue un gros faible pour les chapitres du milieu, consacrés à sa vie avec les loups... à tel point que la fin m'a paru bien terne - tout comme le tome 3, pour la même raison. De grands moments de lecture tout de même, en résumé.

Seraphina - SAINT QUENTIN - 54 ans - 4 mars 2005