Le voleur d'icebergs
de Serge Brussolo

critiqué par ArzaK, le 25 septembre 2008
( - 45 ans)


La note:  étoiles
Fin du monde burlesque
J’ai lu une belle histoire un peu farfelue qui nous raconte une fin du monde aussi effrayante qu’amusante. Brussolo utilise ici des thèmes et éléments propres à la littérature classique de science-fiction, ce qui n’est pas trop dans ses habitudes. Mais le résultat n’en reste pas moins délirant et évoque moins Philip K. Dick ou Clarke qu’un autre adepte de l’absurde en matière de science fiction, le génial Fredric Brown. Je pense surtout à son roman « L’univers en folie ». A plus d’un titre, « Le voleur d’iceberg » semble sorti du même tonneau. Soit de la science-fiction amusante et souvent poétique qui n’a d’autre ambition que d’être amusante et poétique, mais qui l’est avec un tel brio que le résultat a presque des allures de conte philosophique et initiatique.

Cette sensation est accentuée par le fait qu’il n’existe qu’un seul personnage dans ce roman, le reste des gens ne sont que des figurants sans noms, des inconnus, des passants… et à ce titre, le dernier chapitre, qui introduit de manière subite l’arrivée d’un personnage féminin qui, on le devine, prendra plus d’importance, apporte une touche poétique que je trouve très touchante…Brussolo a bien fait d’ajouter ce chapitre à la première version du roman parue dans le Journal du Centre.

En résumé, mon jugement est sans appel : « Le voleur d’iceberg » est un roman à côté duquel les amateurs de Brussolo ne doivent pas passer. Malheureusement, ce roman n’a été édité qu’une seule fois sous forme de livre, et cette édition est quasiment introuvable. A quand une réédition dans l’intégrale Brussolo de chez Vauvenargues ?