Comment peut-on être français ?
de Chahdortt Djavann

critiqué par Zébu, le 14 septembre 2008
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Fuite courageuse
Roxane, une jeune iranienne fuyant un douloureux passé, part à la conquête de la langue française. Pour faciliter son apprentissage, et peut-être inconsciemment pour éviter de devoir se dévoiler (!) devant des êtres de chair et de sang, elle écrit ses peurs, ses doutes et ses interrogations à Charles de Montesquieu, philosophe du 18e siècle, auteur des "Lettres Persanes", dans des lettres qu'elle lui envoie à des adresses imaginaires.

Plus qu'une découverte de l'occident, c'est surtout une critique courageuse de l'Islam et ses travers que nous livre là Chahdortt Djavann. L'auteur se révèle sans pitié et dénonce successivement tous les abus du système musulman.

Le style est généralement agréable, malgré quelques lourdeurs occasionnelles, et il se dégage de ces timides réflexions une mélancolie acide.

Extrait:
"Dans les quartiers pauvres, cent fois plus nombreux et cent fois plus peuplés, la prostitution, l'héroïne, les trafics de tout genre, les violences de tout genre, les viols de tout genre et surtout le viol des fillettes font des ravages.

Mais, selon la version officielle, l'islam, ses dogmes, ses lois et ses hommes protègent les musulmans de tout.

Qui pourra croira.
Qui voudra croira."
Troublant et excellent 10 étoiles

J'ai adoré ce livre, vraiment.
C'est un excellent ouvrage sur la condition des femmes dans certains pays musulmans, je ne connaissais pas trop l'Iran, ni sa culture, j'ai été très troublée par ce livre et il m'a permis d'apprendre beaucoup de choses sur le pays.

Flo29 - - 52 ans - 16 octobre 2009


Un livre magnifique 8 étoiles

J'ai eu du mal à me convaincre de le prendre, la couverture n'étant pas très incitante. Je me réjouis cependant d'avoir fait le bon choix.
Ce livre est beau. Simple, de par son écriture journalistique, il n'en est pas moins poétique et engagé.
La satire de l'Islam est virulente, Houellebecq ne pourrait faire mieux, mais pour quelqu'un qui a connu les mollahs on ne saurait émettre la moindre critique.
Les sujets abordés sont nombreux. De la solitude de l'immigré, aux réminiscences du passé.
La correspondance épistolaire avec Montesquieu est anecdotique, même si elle révèle certaines dispositions du personnage à s'inventer son propre monde pour fuir une réalité cruelle où l'herbe n'est finalement pas toujours plus verte ailleurs.
Un livre dont on avait besoin, l'Islam dérange de nos jours par la conception archaïque de la femme qu'ont certains adeptes. Comme le christianisme du temps de l'inquisition. Sachons dire non aux religions qui aliènent notre liberté. Chahdortt Djavann le fait fort bien.

Ahsieg - - 41 ans - 17 juillet 2009