Le Voyage en Italie, édition intégrale
de Cosey

critiqué par Bluewitch, le 7 septembre 2008
(Charleroi - 45 ans)


La note:  étoiles
Souffrances nostalgiques
C’est l’histoire de vétérans du Vietnam. Comme on en a vus, comme on en a lus. Histoire de cauchemars, de phobies, d’une mémoire néfaste et d’amitiés fortes, parfois régénératrices, parfois destructrices. D’amours incompris, d’actes manqués, de questions sans réponses.

A la manière d’un album photo, ou d’un générique de film, les protagonistes sont présentés en intro du récit, accrochés déjà, on le sent, à des souvenirs. Et ponctués de citations synchroniques.

Leur deux couples battant de l’aile, Arthur J. Druey et son ami Ian Fraschetti partent en Italie, dans la famille de ce dernier, pour se retrouver, retrouver un sens peut-être à ce semblant de vie qu’ils mènent. Occasion de replonger dans les souvenirs d’ « avant » la guerre, lorsqu’ils aimaient la même femme, Shirley, et de se demander s’ils l’aiment toujours.

Occasion de la revoir, aussi. Dans ces hasards qui n’existent jamais, Shirley leur fait connaître Keo, une enfant cachée dans des caisses de matériel électronique en partance pour les USA et à qui elle essaie d’éviter un retour au Cambodge où l’attend un camp de réfugiés.

Des personnages qui se retrouvent face à beaucoup de questions, mais peu de réponses. Tentatives désespérées de réparer les blessures trop vieilles, recherche d’une nouvelle voie. Certains y arrivent. D’autres pas.

"Le voyage en Italie" est un récit touchant, il transpire la souffrance, les remords, les envies d’évoluer et les attaches qui retiennent à un passé trop lourd. Il ne manque pas d’espoir, mais reste implacable, malgré tout, dans sa vision des rapports humains.
Cette réédition en intégrale est une bonne raison de le découvrir.
Une douce introspection. 8 étoiles

Deux amis, hantés par leur passé militaire au Vietnam, font un voyage en Italie, afin de visiter la famille de l'un d'entre eux. L'occasion de faire le point sur leurs existences. Un très bel album, remarquablement dessiné (les décors sont splendides, les personnages un peu moins), au rythme lancinant très particulier, et à l'histoire très touchante. Les dernières pages sont ainsi sublimes de par leur retenue et leur sensibilité. Une grande bande dessinée.

Sotelo - Sèvres - 41 ans - 6 janvier 2024