L'histoire de l'art est-elle finie ? : Histoire et archéologie d'un genre
de Hans Belting, Jean-François Poirier

critiqué par Veneziano, le 7 septembre 2008
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
De la fin supposée des mouvements artistiques
La question posée par le titre n'est pas nouvelle : l'idée a été avancée par Fridrich Hegel même au XIXème siècle. Est-ce que cela signifierait que l'art n'aurait plus rien à présenter de nouveau ? Rien n'est moins sûr et c'est ce malentendu que l'auteur veut lever : de nouvelles formes et techniques, ainsi que de nouveaux messages, sont à explorer et déliver, mais cela se passe de manière non généralisée, non canalisée par un style ou un mouvement donné, d'où un caractère désordonné.
L'historien d'art se retrouve donc face à des dilemnes, celui de l'étude de l'art contemporain, partiellement délaissé pour les média visuels plus anciens, et celui de se concentrer sur les techniques de fabrication, les arts plastiques ayant dépassé le stade de l'artisanat pour atteindre celui de science, vu l'essor des technologies dans ce secteur.
L'auteut termine son essai par un chapitre consacré à l'héritage de Vasari, pionnier de l'histoire de l'art, confronté à l'épreuve de rendre compte des grands peintres de la Renaissance, qui lui étaient contemporains, particulièrement de Michel-Ange, qu'il a cotoyé.
L'historien d'art est donc confronté à la même difficulté lié à l'historicité, à l'historiographie, que l'historien généraliste.

Cet ouvrage offre la possibilité de mettre à bas les idées reçues et de réfléchir sur une question sur laquelle tout le monde peut détenir une opinion plus ou moins arrêtée, éventuellement fondée sur des clichés. Passionné d'histoire d'art et néophyte exalté en la matière, j'en véhicule forcément. Cette lecture me permet de recadrer mes idées sur la question.
J'aime beaucoup.