Outside Valentine
de Liza Ward

critiqué par Sahkti, le 3 septembre 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Un petit bijou!
En 1958, le Nebraska connaît la terreur avec les meurtres commis par Charles Starkweather, 19 ans, et Caril Ann Fugate, 14 ans. Onze personnes ont trouvé la mort, dont les propres grands-parents de Liza Ward, l'auteur de ce magnifique roman à trois voix.

Malgré sa proximité avec les atrocités citées, "Outside Valentine" fait preuve d'un recul et d'une dignité dans l'écriture qui laissent admiratif. Pas de colère, d'ombre de vengeance ou de parti-pris ici; Liza Ward raconte les destins de toutes ces personnes que la tragédie touchera de près ou de loin, en alternant récits et époques.
Elle donne tour à tour la parole à Charlie et Caril Ann, se plaçant dans la peau de ces adolescents paumés. Puis quelques années plus tard à Susan, alias Bouchon, qui fantasme sur un adolescent de son âge dont les parents ont été assassinés par les deux amoureux tueurs. Et enfin à Lowell, le jeune garçon en question, trente ans plus tard, las d'une vie morose et d'un passé qui n'arrête pas de le poursuivre.
Nous passons de 1991 à 1957 puis 1962 et ainsi de suite, mélangeant les ambiances et nous plongeant successivement dans les pensées des uns et des autres.
Procédé certes connu mais habilement mené de main de maître par Liza Ward qui réussit à conserver une certaine part de mystère dans les vies de chacun, laissant au temps le choix d'emboîter les éléments et de reconstituer le puzzle final.
Il y a beaucoup de sobriété et de sensibilité dans toutes ces lignes, de la beauté également. Celle d'une écriture agréable et soignée, mais aussi d'un esprit ouvert sur cette histoire. Ce n'est pas du journalisme, ce n'est pas un compte-rendu, ce n'est pas non plus un acte de militantisme, une quelconque biographie ou un journal intime. C'est une histoire, racontée de l'intérieur, avec efficacité et brio.
Liza Ward permet d'appréhender le drame, de le comprendre sans pour autant le justifier et l'excuser.

J'ai particulièrement apprécié ce livre, pour sa grande qualité d'écriture et sa sensibilité. Ce fut un agréable et touchant moment passé en compagnie des protagonistes de l'affaire, des gens attachants (à l'exception de Charlie, quoique...). Liza Ward pointe du doigt les rêves brisés, les espérances volées; c'est dur et émouvant.
Un livre que je vous recommande chaudement.
Très bon livre 9 étoiles

En lisant ce livre il m'a semblé automatique de me rappeler Truman Capote avec "De sang Froid" et même Gide avec Lafcadio dans les "Caves du Vatican" pour mon premier contact à l'époque avec l'acte gratuit.

Ce livre est bien écrit et aborde des difficultés fréquentes lors de l'adolescence.

De mauvais parents peuvent mener à la catastrophe surtout dans un pays comme les US où la vente des armes est libre !

J'ai aussi aimé le jeu de l'auteure avec le temps entre 1950 et 1991.

Il faut avouer que cela semble aussi gagner chez nous mais cela bien souvent avec des armes blanches

Jules - Bruxelles - 80 ans - 13 mai 2013


Surprenant 7 étoiles

1958, Caril Ann se laisse entraîner par son copain Charles Starkweather dans une spirale de meurtres atroces. 1962, Bouchon, une jeune fille guette à sa fenêtre son jeune voisin, fils des victimes de Charlie. 1991, Lowell, marié et père de deux enfants, doute de sa vie, de ses attaches...

J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire avec les trois histoires en parallèle. Mais Liza Ward réussit à faire progressivement le lien entre les trois personnages. Caril Ann est une jeune fille, en pleine rébellion adolescente, un peu perdue par sa nouvelle situation familiale. Quand elle rencontre Charlie, elle trouve en lui une manière de combler son manque d'amour. C'est étrange de la voir s'engluer ainsi dans son amour pour Charlie, j'ai eu du mal à la comprendre totalement. Bouchon, elle aussi, délaissée par ses parents, va être fascinée par son jeune voisin orphelin. On sent que la solitude encourage son obsession. Lowell, lui, ne se reconnait plus dans sa famille, doute de son amour.

L'histoire ne raconte peut-être pas exactement ce qu'il s'est passé mais Liza Ward a voulu transformer cette histoire de violence en une histoire d'amour et de solitude. J'ai aimé le titre qui fait un jeu de mot sur l'amour et le lieu d'arrestation des jeunes meurtriers (est-ce vraiment voulu ?) Après, je me demande pourquoi Caril Ann est devenue un personnage de cette histoire, peut-être l'auteur essaie de comprendre ces actes "incompréhensibles" ?

Une lecture qui m'a un peu surprise, je ne m'attendais pas à ce genre de roman mais après coup, il m'a laissé une impression profonde même si j'ai eu un peu de mal à cerner totalement les personnages.

Shan_Ze - Lyon - 41 ans - 24 août 2012


Déception – aucun intérêt à mon avis 2 étoiles

Ce livre alterne entre 3 récits et 3 époques: Caril Ann et la série de meurtres, Susan, quelques années plus tard et Lowell- dont les parents font partie des victimes- 30 ans plus tard.
Un peu difficile au début de s’y retrouver entre ces 3 récits, un inconvénient qui aurait été mineur si ce livre avait « décollé ».

Mais je n’ai accroché à aucun des personnages, pas vraiment creusés.
Même dans la partie décrivant la série de meurtres – qui est pour moi la meilleure-, je me suis sentie complètement extérieure (un mauvais film ?)

Ludmilla - Chaville - 69 ans - 31 mai 2012


L'hiver meurtrier 10 étoiles

Nebraska, 1957. Caril Ann, 14 ans, est en pleine révolte contre sa mère et son beau-père. Elle rencontre Charles Starkweather, 19 ans, sorte de James Dean roux.
Nebraska, 1962. Susan est une adolescente confrontée à la folie de sa mère et au manque d’amour de son père. Elle devient l’amie de Cora, voisine de trois victimes du tueur Charles Starkweather.
New York, 1991. Lowell est un antiquaire d’une quarantaine d’années. Son couple se délite autour d’une étrange histoire de coffre détenu dans une banque…
La lecture d’ « Outside Valentine » vous plonge immédiatement dans un climat lourd, tendu, oppressant. Les récits des trois personnages révèlent bien vite leur désarroi, leur solitude, leur besoin d’amour incompris. Un point commun les réunit : les 11 meurtres commis par Starkweather lors de l’hiver 1957-1958…
L’auteure Liza Ward est la petite fille de deux des victimes du tueur, ce qui donne à ce livre une dimension exceptionnelle. C’est un roman impressionniste qui distille avec maestria ses trois récits superposés pour aboutir à une réflexion profonde sur le sens de la vie, l’adolescence, la solitude, la violence, la culpabilité et l’oubli.
Il est vrai qu’au début on s’y perd un peu. Si vous recherchez la lecture d’un polar simple et traditionnel, passez votre chemin.
Mais l’écriture est juste, forte, d’une sensibilité rare, ce qui est d’autant plus remarquable qu’il s’agit d’un premier (et pour l’instant unique) roman.
Bref « Outside Valentine » mérite le détour. J’ai été bluffé qu’un proche de victimes sache relater avec autant de pertinence et de lucidité l’histoire de la vie après la mort.
A lire et à faire lire.

Poignant - Poitiers - 58 ans - 23 avril 2012


Pas une très grande impression. 2 étoiles

C'est étonnant! Je viens de lire les critiques très positives sur ce livre et je n'ai absolument pas ressenti dans ma lecture ce qui a été dit . En effet, j'ai trouvé l'écriture plutôt quelconque et fade. Cette histoire à trois voix m'a gêné, peut être n'étais-je pas assez concentré et que je me suis un peu perdue? Mais le livre n'a pas éveillé en moi le moindre divertissement. Je m'y suis ennuyée. J'ai même été surprise par l'enthousiasme des critiques. Il doit y avoir un truc qui cloche chez moi.

A revoir donc.

Rouchka1344 - - 34 ans - 21 mai 2010


Magnifique... 10 étoiles

"Outside Valentine", c'est un récit qui tourne autour du froid et de l'absence, le froid des corps, le froid des coeurs, le froid extérieur. Une écriture très fluide, très belle pour une histoire à trois temps autour d'un même drame. C'est tout simplement un magnifique roman...

Casajordi - - 56 ans - 31 octobre 2008


Le destin est-il une fatalité ? 9 étoiles

Merci à Mme "Sahkti" d'avoir chaudement recommandé cette lecture.

Je viens de tourner la dernière page avec tristesse.
Belle écriture parfaitement maîtrisée, style élégant et subtil.
Croisement de destins tragiques métamorphosés par l'amour. Récit bouleversant et passionnant du début à la fin.

Un meurtre ne s'achève jamais avec la mort !

Fleur783 - - 72 ans - 18 septembre 2008