Tarendol
de René Barjavel

critiqué par Falgo, le 1 septembre 2008
(Lentilly - 85 ans)


La note:  étoiles
Une histoire d'amour
Barjavel est sorti de la science fiction et on le trouve ici plus près de "La charrette bleue" que de "Ravages". C'est une belle histoire d'amour, que je ne peux malheureusement m'empêcher de trouver un peu tarte. Cela sombre un peu dans le mélo attendu avec la triste fin que l'on pressent dès les premiers émois. Le roman est par ailleurs assez foisonnant, décrivant d'une part la région du Ventoux et de l'autre le Paris de la fin de la guerre de 39-45. On y trouve de très belles descriptions, des personnages secondaires bien campés et originaux, des situations bien décrites. Mais tout cela laisse une impression de bizarrement cousu et d'un essai non abouti.
Selon un procédé repris par Philippe Beaussant dans "Stradella", l'auteur intervient souvent directement dans le récit. Je ne vois pas ce que cela amène, à mon sens plutôt dérangeant.
J'avoue mon irritation. J'espère que les grands amateurs d'histoires d'amour ne m'en voudront pas de mes réserves et qu'ils en profiteront pleinement.
Il n'y a pas d'amour heureux… 9 étoiles

Pendant la seconde guerre mondiale, le jeune Jean Tarendol est pensionnaire dans le collège provençal que dirige Monsieur Challant. Un soir, avec son copain Fiston, il grimpe sur le toit du gymnase jouxtant leur internat et aperçoit par la fenêtre éclairée d’une mansarde voisine une très jolie jeune fille blonde en train de faire sa toilette. Jean en tombe immédiatement amoureux. Grâce à divers intermédiaires et subterfuges, il parvient à lui faire parvenir de petits mots d’amour, puis à la rencontrer discrètement. Elle s’appelle Marie et fait parfois office de surveillante des grandes élèves d’un établissement voisin. Les deux tourtereaux ont beau cacher leur amour naissant, ils sont dénoncés. La famille de Marie qui condamne cette union envoie leur fille loin de la ville, chez une tante très sévère, espérant que l’éloignement aura raison de cet amour naissant. Mais un jour, deux agents de la Gestapo débarquent au collège pour arrêter Jean et deux de ses camarades sous prétexte qu’ils distribueraient des tracts pour la Résistance et écriraient des articles dans un journal clandestin. Madame Challant les aide à s’échapper. Tous trois filent vers la ville de Marseille…
« Tarendol » est un roman sentimental qui finit par tourner à la tragédie. Barjavel s’est efforcé avec succès à rendre l’ambiance lourde, pleine de dénonciations, de trahison, de peur et de violence de la période de l’Occupation. Et au milieu de cette guerre, de cette haine et de cette violence quotidienne, deux jeunes gens amoureux et pleins d’espoir voudraient juste vivre leur amour. Mais le chemin de ces Roméo et Juliette provençaux sera semé d’embûches et s'achèvera de bien terrible manière ! Publié en 1946, donc dans les débuts de la carrière d’écrivain de Barjavel, ce livre se lit encore aujourd’hui avec grand plaisir. Le style est vif et agréable, très dans la ligne de Pagnol et de Giono. Une histoire pleine de rebondissements et de tribulations qui maintiennent l’intérêt du lecteur. Et des personnages tout à fait humains et attachants. Que demander de plus ?

CC.RIDER - - 66 ans - 19 juillet 2022


Ne jamais remettre à demain ce qu'on peut faire aujourd'hui! 8 étoiles

Jean a attendu... d'avoir une meilleure situation, de pouvoir accueillir Marie, d'accueillir son enfant. Il a attendu, insouciant, jusqu'au drame!
Une belle réflexion suite à ce livre, une envie de prendre la vie comme elle vient, et d'en profiter!

J'adore le style de Barjavel, que ce soit en SF ou dans ces histoires-terroir que je savoure.

Prouprette - Lyon - 40 ans - 22 mars 2013


L'amour fou 10 étoiles

C'est le seul roman de BARJAVEL que j'ai lu quand j'étais encore au collège. J'avais d'abord beaucoup aimé, enfant, le téléfilm en plusieurs parties avec Jacques Penot et la jeune Florence Pernel. La télévision ne rediffusant pas ce téléfilm, j'ai voulu revivre l'histoire d'amour impossible de ces deux adolescents pendant la seconde guerre mondiale. Et je n'ai pas été déçue, c'est une histoire magnifique où je me souviens avoir beaucoup pleuré à la fin. C'est un beau roman, sur l'amour fou, pur que l'on peut ressentir quand on est adolescent où tous les désirs sont exacerbés...

Kikounette - Nîmes - 52 ans - 31 octobre 2011