La chanson de Charles Quint
de Erik Orsenna

critiqué par Alma, le 26 août 2008
( - - ans)


La note:  étoiles
La mélopée de l'amour enfui
Le roman commence avec l’histoire de deux frères « un frère à l’amour morcelé, un frère à l’amour unique » et se poursuit par la rencontre du frère à l’ amour morcelé – le narrateur- avec celle qui devient « le soleil » qui brilla pour lui quatre ans avant de s’éteindre mais laissa sur sa rétine une empreinte qui jamais ne disparut .

Présentée comme un conte, dont le narrateur est Gabriel ( qui par beaucoup d’aspects, par ses fonctions, renvoie à Orsenna ), cette histoire évoque avec pudeur et élégance la nostalgie d’un bonheur disparu .

Par une écriture toute en ellipses, sur un ton doux et léger, entre tendresse et gravité, sourire et émotion contenue, le récit dégage un charme mélancolique qui rappelle celui d’une chanson de la renaissance « Mille regretz », « mélopée de l’amour enfui », qu’aima particulièrement, dit-on , Charles Quint, le roi en perpétuel déplacement, sorte de double du narrateur .

Un roman sur les souvenirs « ces demi-mots », dont Orsenna donne une jolie définition : « les souvenirs sont des fantômes qui ont rendu les armes » .

Une sorte de petite cantate, légère comme la femme-soleil et harmonieuse comme la musique, la chanson, la poésie auxquelles Orsenna fait régulièrementt allusion