Biens et maux
de Bernard Pozier

critiqué par Sahkti, le 24 août 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Que restera-t-il de nous?
L'écriture riche et suave de Bernard Pozier offre une belle mise en abîme d'échos et de sonorités. Un poème répondant à un autre, un texte venu d'ailleurs s'imbriquant dans les lignes de l'auteur, des repères géographiques et des souvenirs nommés Paris, Montréal ou encore Pittsburgh.
Au fil des pages, une interrogation se dessine, celle du comment vivre. Pas simplement une question d'adaptation au monde qui est le nôtre, mais aussi et surtout celle de laisser une trace de nous, quelque part, sur cette terre où nous ne faisons que passer. Les lieux de mémoires peuvent être un point de départ, un endroit où on aime à se souvenit d'un point précis, d'un personnage tel un musicien ou encore d'une pensée. Mais est-ce bien suffisant?
Il y a également les autres souvenirs, plus gris, voire noirs, ceux dédiés à des disparus et des amis partis à jamais. Autant d'éléments qui participent à leur manière à cette empreinte que nous pouvons marquer dans la vie.


Un extrait:
MONA ET JAMES
James est un homme
grand comme un enfant
Un soir il a chu
d'un ciel de Chagall
Maintenant il erre sur la Terre
marchant sur des nuages
Avec ses toutes petites mains
il fabrique de grands musiciens
Avec son âme de violon
il contemple tendrement des géants
Et quand Mona regarde James
le crin de son archet
lui caresse le coeur"
(page38)


Une esquisse biographique (texte de l'éditeur):
"Né en 1955, à Trois-Rivières (Québec), d’un père français et d’une mère québécoise, Bernard Pozier publie de la poésie depuis 1976. Professeur de littérature au Collège Joliette-De Lanaudière, il a participé à la fondation des revues APLM, Arcade et La poésie au Québec (revue critique annuelle). Depuis 1985, il est directeur littéraire des Écrits des Forges, maison d’édition exclusivement consacrée à la poésie."