Jim Morrison
de Jean-Yves Reuzeau

critiqué par Smokey, le 20 août 2008
(Zone 51, Lille - 38 ans)


La note:  étoiles
Le roi lézard
Jim Morrison est un véritable mythe. Au-delà de la chanson, c'était un poète, amoureux des rues sombres de Paris et de ses poètes maudits.

Sa vie, il l'a vécue comme une illusion, il se définissait lui-même comme étoile filante. Entre gloire et désenchantement, il continue de fasciner des générations d'auditeurs et de lecteurs.

Le récit est très bien documenté. Mais qui parle? Jim Morrison lui-même? Son chant nous fait vaciller parmi la musique des morts.

Tout commence là-bas, sur cette petite route des Etats-Unis au Nouveau-Mexique, dans la voiture familiale. Ralentis par un accident, ils croisent une camionnette retournée près de laquelle gisent des Indiens Pueblo. Jim a quatre ans. Il ressent intensément un des indiens mourir et l'âme de celui-ci se jeter sur lui. Désormais, l'esprit d'un sorcier germe dans celui de l'enfant. Un chaman s'éveille.

A travers l'écriture, on découvre un Morrison brisé, plié par la souffrance, en quête constante des portes de la perception. C'est un très beau récit, très poignant.

Extrait:

"Le docteur est formel. Je peux marcher. C'est le cerveau l'infirme. Schizophrénie aggravée. Dédoublement de la personnalité. Je peux marcher. Dinah se tait bien sûr. Ne dira rien. Elle fixe son regard sur la chaise roulante repliée dans l'angle de la pièce. Ma vie est un collage. Une improvisation de morsures sonores."

"Victime expiatoire. Silence. Présenteeeeeeez armes! Je leur offre mon torse. L'attente est si longue. Mes plaies. Mes blessures. Ma solitude. Notre solitude. Ma tombe fraîche. Mon corps vous appartient. Personne ne sortira d'ici vivant. Ni les enfants-fleurs. Ni les bouchers au crâne rasé. Nous jouons à cinq contre un. L'éthylisme laisse à califourchon entre le génie et le néant. Sous les néons le micro siffle. Aigu. Snake. Shhhhhhhhhh."

"Nous sautions le mur
Nous errions dans le cimetière
De vieilles ombres nous cernaient
Sans musique, mais l'herbe humide
Etait fraîche sous la brume"
Le complexe d'Oedipe 8 étoiles

Ce n'est pas parce que Jim Morrison évoquait le complexe d'Oedipe dans "The End "qu'il était fou...

Il a eu quelques soucis avec ses parents.. mais ces paroles n'étaient pas à prendre au premier degré.

Et c'est somme toute devenu "banal" ! "Nique ta mère"

Il était conscient de sa double personnalité et de sa violence.

L'alcool et les drogues y étaient aussi pour quelque chose.

C'était en quelque sorte programmé puisqu'il recherchait le "dérèglement des sens" comme le préconisait son alter ego Arthur Rimbaud "Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. "

Il s'agit d'arriver à l'inconnu. Les souffrances sont énormes.

Ce dérèglement et cette souffrance ne les connaissait-il pas depuis son enfance ?

Djiss14 - - 68 ans - 20 avril 2013


Un génie torturé 9 étoiles

Un chanteur/compositeur d'exception ("The Unknown Soldier", "Riders on The Storm", "The End", "When The Music's Over", "The Soft Parade"), mais un homme assez tordu, qui penchait très sérieusement du côté obscur de la Force. Pas un modèle (il était vraiment limite psychopathe, n'a t-il pas saccagé les studios d'enregistrement d'Elektra la nuit après l'enregistrement de "Light My Fire", parce que quelque chose lui était resté en travers de la gorge durant l'enregistrement de la chanson ? Si), mais en tant que chanteur/compositeur, un vrai génie.
Il suffit d'écouter "The End" pour se rendre compte de la folie de cet homme : 'Father ? Yes, son ? I want to kill you. Mother ? I want to fu** you'.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 21 août 2008