Lock Groove Comix, tome 1
de Jean-Christophe Menu

critiqué par Numanuma, le 10 août 2008
(Tours - 50 ans)


La note:  étoiles
Vomir sur Julien Clerc
J’aime bien farfouiller chez Gibert Joseph ; il a toujours moyen de trouver de l’inattendu. Ainsi en est-il de cette BD trouvée alors que je ne faisais que traverser le rayon. Une BD avec des vinyles en couverture, ça m’a tout de suite attiré l’œil.
D’après ce qu’en dit la seconde de couv’, cette BD est éditée par une association qui s’appelle… L’Association ! Au moins, c’est clair. Pas de site internet indiqué, pas de blog, je n’ai pas plus d’info ; le dessinateur, si j’arrive à lire correctement son nom serait JC Menu. Faudra faire avec ça…
On peut dire que l’auteur se raconte via les disques qu’il écoute, les concerts qu’il va voir au travers des diverses planches qui sont présentées ici. Le premier « chapitre » correspond au titre de la BD : Lock Groove. Autant l’avouer, je ne savais pas ce que c’est le nom donné au sillon vide qui clôt la face d’un disque vinyle de manière à ce que le diamant ne vienne pas heurter le centre du disque. Or, certains de ces lock groove ne sont pas silencieux, ils sont des anti-morceaux. Etant enfant du CD, j’ai surtout apprécié d’apprendre quelque-chose mais je n’ai pas particulièrement trippé sur l’idée que le lock groove est comme une représentation de l’infini.
Passons sur les pages dédiées au Beatles parce que tout le monde a son anecdote sur ce groupe pour aller au chapitre beaucoup plus drôle sur les plaies des concerts. Impossible de ne pas s’y retrouver ! Quiconque est déjà allé à un concert reconnaîtra un des spécimens de lourdaud décrit ici.
La grande force ici est que le trait est vraiment particulier. Dans le chapitre que je viens d’évoquer, on pourrait s’attendre à quelque chose de caricatural, chaque exemple d’empêcheur d’apprécier un concert dessiné de manière à mettre en valeur sa nullité. Il n’est est rien. Bien sûr, il ne s’agit pas non plus de portraits académiques. En fait, cela pourrait être n’importe qui et pourtant, ça colle : le mec qui hurle « à poil » ne pourrait pas être celui qui crie le titre d’une chanson en particulier.
Certes, il peut être dérangeant parfois d’avoir des cases « sur-remplies » ou d’autres ne contenant que du texte et le fan sera assurément choqué de lire que Neil Young est américain … ! En même temps, un type qui dessine Patrick Eudeline et qui raconte avoir vomi sur un 45 tour de Julien Clerc est forcément un type bien.