Les enfants sans tête
de Antoine Bouvier

critiqué par Sahkti, le 8 août 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
L'apprentissage de la vie
Cinq grands adolescents peuplent les pages de ce roman graphique, tout en nuances de noir et de gris. Des êtres qui éprouvent pas mal de difficultés à pénétrer le monde adulte, à quitter les habits trop petits depuis longtemps de l'enfance pour enfiler le costume des responsabilités liées à ce nouvel univers qui s'ouvre à eux.
Un mal-être parsemé de moments de bonheur mais aussi et surtout de nombreuses heures de questionnements et de mise en doute de l'autre et de soi.
Nous suivons ces jeunes dans leurs errances et leur insouciance, nous assistons à des premiers émois, à des délires musicaux ou des vertiges alcoolisés. Antoine Bouvier, par cette proximité, permet au lecteur plus âgé de replonger dans un monde qui se trouve désormais derrière lui et dont il a sans doute oublié une bonne partie; l'occasion de redécouvrir les tourments qui nous ont tous habités, de manière variable, à cette époque charnière de la vie.
Les plus jeunes y recevront, peut-être/sans doute, un écho à leurs propres interrogations et contradictions.

Antoine Bouvier est graphiste, créateur de livres pour enfants et réalisateur de court-métrages. Un goût pour le cinéma que l'on retrouve dans ce roman graphique, à travers son découpage, sa mise en scène et son évolution. Le mouvement des uns et des autres est perceptible de case en case et cela apporte beaucoup de vie à l'ensemble, renforçant la proximité déjà créée par l'auteur entre son sujet et le lecteur. A découvrir!
5 adolescents comme les autres 2 étoiles

Dans ce roman graphique, le lecteur suit 5 jeunes dans leur quotidien : alcools, musique, amour, amitié, réflexions sur le temps ...

Cette bande dessinée manque de personnalité, évoque des banalités, n'ouvre en rien les yeux du lecteur. Sans même lire la BD, tout lecteur pourrait deviner de quoi il retourne. L'histoire est bien maigre, à moins qu'elle ne soit qu'une simple photographie d'une génération. Les dessins épurés, trop simples à mon goût, m'ont parfois gêné. Tous les personnages se ressemblent. Oui, cela peut rappeler le mimétisme si cher aux adolescents, mais le lecteur se retrouve face à des individus assez indifférenciables ... Sans compter que le seul personnage qui avait les cheveux longs les coupe ! Certains dialogues rappellent ceux de sitcoms comme "Hélène et les garçons". Quelques clichés aussi ...

Un sentiment de déjà-vu qui m'a gêné qui affleure ce monde de l'adolescence bien plus complexe et riche ...

Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 23 décembre 2013