Rendez-vous avec la mort
de Agatha Christie

critiqué par Killeur.extreme, le 25 juillet 2008
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
Mort naturelle ou meurtre? à Hercule Poirot de trancher
À Jérusalem, l'arrivée de la famille Boynton à l'hôtel est un important sujet de discussion. En effet, toute la famille agit au doigt et à l'œil de la vieille et terrible Mrs Boynton, qui prend un malin plaisir à faire souffrir son monde. De son côté, Hercule Poirot entend de sa suite dans la chambre d'à côté, la voix de Raymond Boynton : « Tu vois bien qu'il faut la tuer, non?». Et c'est ce qui arrive, lors d'une excursion à Pétra. Le corps de Mrs Boynton y est découvert, tel un horrible bouddha. Pas de trace d'une morte violente, sinon une piqûre sur son poignet, mais comme le dit une de ses filles, cette piqûre peut être due à une épingle. Le colonel Cadbury charge Hercule Poirot de découvrir la vérité, enquête ardue puisque les suspects ne manquent pas, Poirot promet au colonel de résoudre l’énigme en 24 heures.

Après avoir lu un bon nombre de romans d’Agatha Chrisitie, des romans comme « Mort sur le Nil » et « le Crime de l’Orient Express » « Dix petits nègres » (et plusieurs autres) sont considérés comme ses meilleurs et comme parmi les meilleurs du genre. Ce roman comporte 3 des éléments qui l’ajoutent à ses meilleurs, des personnages complexes qui peuvent tous être coupables ou innocents si la mort est naturelle (aucun n’est totalement innocenté avant la révélation finale), même les plus attachants, une intrigue bien construite et logique (certain indices sont donnés au lecteur, mais l’auteure détourne son attention afin qu’il n’y fasse pas ou peu attention) et un dénouement inattendu (classique chez Agatha), une critique sur l’édition anglaise du livre dit approximativement « une révélation finale plus impressionnante que celle de « Mort sur le Nil » qui était déjà un modèle du genre ». Et comme toujours on se forge sa propre opinion au fur et à mesure que l’enquête d’Hercule Poirot avance, mais comme à chaque fois, on a tort.

A noter que l’auteure adapta elle-même son roman en pièce de théâtre en 1945, mais en supprimant Hercule Poirot, qu’elle s’est mise à détester, de l’intrigue et en changeant le meurtrier et il fut adapté au cinéma avec Peter Ustinov dans le rôle Poirot (source Wikipedia).
Mort à Pétra 7 étoiles

Une vieille femme acariâtre et tyrannique, une famille soumise, les fabuleuses ruines de Pétra et un Hercule Poirot opportunément au bon endroit sont donc au programme de cet Agatha Christie qui réussi à remplir son contrat sans toutefois faire beaucoup d'étincelles. En effet, en ce qui concerne les points positifs, il y a déjà le décor qui est très bien trouvé, rappelant quelques peu les autres romans se déroulant dans des endroits forts chargés en histoire comme Mort sur le Nil ou Meurtre en Mésopotamie, une bonne galerie de suspects avec des personnalités plutôt originales et le fait aussi que la victime soit détestable ce qui fait que, pour le coup, on attend son meurtre avec une certaine impatience. Par contre j'ai trouvé la mise en place particulièrement longue et un peu répétitive en accentuant de manière un peu trop prononcé l'ascendant psychologique de Mrs Boynton sur ses enfants surtout que, comme on se doute très vite que c'est elle qui va être tuée, faire traîner les choses en longueur n'était pas forcément des plus utiles. De plus, à partir du moment où le meurtre a lieu, le reste du récit devient un peu trop plan-plan avec un Hercule Poirot que l'on a connu plus en forme et qui se contente d'interroger les suspects.

Fort heureusement, la conclusion est quand même assez satisfaisante, comme d'habitude Agatha Christie se joue bien de ses lecteurs même si, évidemment, elle avait laissé pas mal d'indices, encore fallait-il les comprendre. J'ai toutefois trouvé, et c'est cela qui me dérange beaucoup dans ce roman, qu'Hercule Poirot a ici un discours particulièrement hypocrite. Il s'érige en effet en parangon de justice en indiquant plusieurs fois que même si Mrs Boynton était une personne affreuse, un meurtre reste un meurtre, mais son comportement lors de la révélation finale va à l'encontre de ses principes. Je ne vais pas trop m'étaler car si je voulais être plus explicite il faudrait que je dévoile des éléments clés de l'intrigue mais sur ce coup je trouve Poirot assez gonflé.

Ce roman reste donc dans l'ensemble assez correct et contient plusieurs bonnes idées mais il est par contre dommage que sa seconde partie soit un peu molle et que sa conclusion qui, même si bien trouvée, m'a laissé un arrière-goût un peu amer.

Koolasuchus - Laon - 35 ans - 12 novembre 2023


Une mère trop cruelle 8 étoiles

Hercule Poirot surprend une conversation en fermant sa fenêtre "il ne nous reste plus qu'à la tuer" mais il pense que cette conversation n'a rien à voir avec un futur crime mais l'avenir nous le dira. Ensuite nous suivons Sarah King qui est fraîchement diplômée en médecine et docteur Gérard spécialiste en psychologie. Tout les deux se posent des questions sur une famille américaine. Cette famille dont la mère ou plutôt la belle-mère est une mégère tyrannique et sadique. Mais je vous laisse découvrir la suite.
Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé tout est bien ficelé mais je n'ai pas trouvé l'émotion habituelle.

Lilule - baalon - 51 ans - 31 juillet 2016


Petra ou « pétra » pas ? 5 étoiles

Car il faut avoir les nerfs solides pour ne pas péter les plombs face à cette mégère de Mrs Boynton qui semble péter le feu en donnant la pétoche à tous ces proches. Tant Il est vrai, qu’avec l’argent « certains » de ce monde parviennent à tenir en laisse pas mal de gens…
Donc ici, la vieille qui pète dans la soie ne fait de mon point de vue, qu’accentuer la fâcheuse habitude de dépendance quelle exerce sur ses descendants un tantinet poltron. Et ce faisant, ces braves accentuent leur haine vis-à-vis de leur fée Carabosse.
Une fois encore Agatha Christie nous gratifie d’un bon roman policier autour d’une vieille terminant en ruine à Pétra. Et où notre Hercule ne nous fera guère poireauter, pour découvrir comme le lecteur d’ailleurs assez vite l’auteur de ce meurtre.

Pierrot - Villeurbanne - 73 ans - 17 avril 2016


Pas le meilleur 7 étoiles

Rendez-vous avec la mort a été publié en 1937 et met en scène Hercule Poirot. Agatha Christie nous montre les états d'âme d'une famille, dont la mère s'avère être un véritable tyran. D'où la petite phrase surprise par Poirot lorsqu'il ferma le fenêtre de sa chambre : "Tu vois bien qu'il faut la tuer, non ?"
Ce roman n'est pas son meilleur. Bien sûr, elle nous emmène une fois de plus au Moyen-Orient. Son mari étant archéologue, on comprend parfaitement qu'elle ait envie de retranscrire dans ses romans le cadre des visites qu'elle a pu y faire. Sa connaissance des poisons, elle a été infirmière lors de la première guerre mondiale, fait encore une fois mouche. Mais le livre souffre d'un manque de rythme. On ne voit Poirot qu'à partir de la page 100, par exemple. On est aussi un peu agacés par cette famille de moutons qui n'osent pas se rebeller devant leur mère qui trouve jouissance à les torturer. Certes, on est en 2008 et il faut se replacer en 1937 où les rapports familiaux n'étaient pas les mêmes mais bon... La fin, tout le monde tombe amoureux de tout le monde est un peu invraisemblable. Ceci dit, comme dans tous ses livres, on a hâte de savoir qui est le meurtrier et pourquoi. Pour les fans absolus.

Incertitudes - - 40 ans - 5 décembre 2008