V.
de Thomas Pynchon

critiqué par Veneziano, le 16 juillet 2008
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
En quête de l'histoire du père
Ce roman déjanté est une sorte de cavalcade, où le personnage principal, Profane Spencil, recherche V., qui a marqué l'histoire de son père Stanley, qu'il a retracée dans son journal. Qui est-ce ? ou qu'est-ce que V. ? Après la première guerre mondiale, Profane se lance dans cette échappée en quête du passé qui va hanter sa propre vie, occupée à curer les bas-fonds, parfois au sens propre, vu qu'il sera même employé à tuer les alligators venant squatter les catacombes d'une grande mégapole.
Du Caire à New York, en passant par Paris et le sud-ouest africain, et en aboutissant à Malte, Profane trouvera comme pistes possibles une Anglaise violée, une chanteuse allemande aux idées et affinités douteuses, une lesbienne dépravée, notamment.
Ce roman est sombre, l'humour est quelque peu dévoyé et grivois, mais cette quête est brillante, et l'ensemble est très bien écrit. Cet impressionnisme un peu glauque vous happe et vous vous retrouvez à avaler un bon pavé, comme s'il s'agissait d'une nouvelle ou d'un fait divers filé à la manière d'un feuilleton. Il y a du romanesque et du sordide : le mélange en fait quelque chose de complet et dense.
"V"...raiment grandiose ! 10 étoiles

5 étoiles est le minimum syndical à donner à ce roman grandiose de Pynchon. "V." (aucun lien avec la fameuse série TV du même nom qui viendra par la suite) est un de ces romans qui, avec "Le Maître et Marguerite" de Boulgakov (aucun lien dans le style, je le cite juste pour donner un autre monument littéraire), vous font comprendre pourquoi la littérature, la lecture, c'est plus que bien, c'est vital. Il faut le lire pour le comprendre, ce livre, c'est tout simplement un trésor.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 4 juillet 2010