Tintin, grand voyageur du siècle
de Collectif

critiqué par Jules, le 3 novembre 2001
(Bruxelles - 80 ans)


La note: étoiles
Tout un monde de rêves et de techniques et d'idées
Ce livre, édité par « Moulinsart », est une adaptation du numéro hors série de Géo qui s’intitulait « Tintin grand voyageur du siècle ».
Au début du livre, nous trouvons quelques sujets dans lesquels il est flagrant de voir à quel point Hergé collait à son époque ou la devançait un peu. C’est le cas pour la conquête de la lune, la TV couleur grand écran. Il reconnaît le massacre des indiens, le vol de leurs territoires, et nous montre ce que la dictature soviétique a de brutal et sans pitié. En 1950, il nous montre la centrale nucléaire de Sbrodj.
Mais Tintin a beaucoup voyagé et là se trouve l'intérêt principal de cet ouvrage. On nous montre le pays des Incas, ce qu'ils étaient, comment ils vivaient et ce qui subsiste de ce peuple aujourd'hui. Il y a le Tibet, la Yougoslavie, le Congo, l'Ecosse, la Chine et la guerre avec le Japon ainsi que les concessions internationales.
Ses albums sont également parcourus par des thèmes de pensées comme les trafics de tous ordres à commencer par l'opium et les armes. Les trafiquants d'armes jouent souvent des rôles importants dans l’histoire des pays parcourus par Tintin. C’est le cas dans « L’Oreille cassée », « Coke en stock », « Le crabe aux pinces d'or »… D'autre part, les dictatures nous sont dépeintes sous des jours les plus noirs comme chez les Soviets, à San Isidro et autres républiques « bananière », ou dans les Balkans.
Nous trouvons aussi dans cet ouvrage une étude de caractère des personnages principaux de ses albums, avec Haddock, Tournesol, la Castafiore, Rastapopoulos, Muller, Alcazar et
autres.
Un livre qui trouve son intérêt à replacer une œuvre dans son contexte, son époque et son milieu, qui est une bonne partie de la planète. Lire Tintin revient un peu à découvrir le monde, des techniques, des régimes politiques, les opinions courantes de ce temps ainsi que l’univers de la presse qui, bien souvent, est en filigrane.