Emmeline
de Elizabeth Bowen

critiqué par Béatrice, le 13 juillet 2008
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Mouais ...
Dans la bonne société londonienne des années vingt, deux couples qui se cherchent. Les deux personnages masculins sont là juste pour faire joli. On s’intéresse surtout aux deux jeunes femmes, Emmeline et Cecilia. Réceptions mondaines, dimanches à la campagne, dîners chez Lady Waters. Le début est très prometteur, mais après une centaine de pages, j’ai été plutôt déçue par les dialogues creux. Cependant, les dialogues ne sont pas une faiblesse de style. Ils témoignent d’une société et d’une époque où on déguisait toute émotion en la recouvrant d’une conversation polie. En version originale, le titre est « To the North ». Dans ce monde insouciant, quel handicap que d’être amoureuse, semble suggérer l’auteur.
Un personnage inadapté mais tellement attachant 8 étoiles

J'ai lu ce livre un peu distraitement, malgré la belle plume d'Elizabeth Bowen et son talent pour planter un décors et des personnages, je n'étais pas trop emballé par ce livre ou finalement il ne se passe rien. Enfin, si, Bowen y décrit en long et en large l'évolution de la relation sentimentale de deux amies, et les émois intérieurs des deux jeunes femmes. Les deux amies réagissent très différemment envers leurs fiancés respectifs, l'une est pratique et décidée tandis que l'autre ne sait pas du tout gérer l'amour brutal de son fiancé.

Mais une fois le livre fermé, le personnage d'Emmeline ne m'a pas tout à fait quitté, elle est restée dans mon esprit. C'est le genre de personnage que j'aime, dans les romans comme dans la vie, une jeune femme déconnectée qui vit sa vie de l'intérieur, ce qui la rend inadaptée à la vraie vie mais tellement touchante. Elle est décrite comme charmante mais évanescente, distraite elle voit le monde à travers le brouillard de sa myopie.

Le titre en anglais est beaucoup mieux, c'est "To the north", et il prend son sens dans les dernières pages assez terribles.

Saule - Bruxelles - 58 ans - 24 juillet 2012