L'âge d'homme
de Michel Leiris

critiqué par Dudule, le 11 juillet 2008
(Orléans - - ans)


La note:  étoiles
un autoportrait
L’Âge d’homme est un livre autobiographique dans lequel l’auteur s’engage à tout dire et ne rien cacher, cette œuvre n’obéit pas à une chronologie mais à une thématique. Michel Leiris commence son livre à 29 ans et le termine à 34 ans.

Michel Leiris est né en au sein d'une famille bourgeoise, cultivée, parisienne au début du 20ème siècle, ses parents lui font découvrir très tôt les salles de théâtre prestigieuses, c’est peut-être pour cela que l’auteur se raconte à travers de multiples références théâtrales, d’allégories (que l’auteur aime particulièrement) récits mythiques, bibliques (Judith qui a décapité Holopherne, Lucrèce épouse de Lucius Tarquinius Collatinus) qui l’aident à penser sa situation personnelle. Mais il montre aussi que sa façon de penser son enfance a été marquée par les préjugés moraux de son époque, de son milieu. Cet autoportrait révèle les obsessions de son auteur avec une grande lucidité comme son obsession sexuelle.
Nous le découvrons aussi à l’époque des premières surprise-parties au lendemain de la guerre, le jazz signe de ralliement, le sens de la fête.
La fin du livre évoque sa vie d’homme (son mariage bourgeois) et son activité poétique.

Pas facile de résumer ce récit il faut vraiment découvrir cette œuvre remarquablement écrite, beaucoup de références culturelles.
stimulation de pensées 6 étoiles

Curieux ! Le livre me parait incohérent, dans un style littéraire variable. C’est parfois détaillé et parfois une simple nomenclature banale des fantasmes hétéroclites de l’auteur. J’y retrouve des sujets de réflexion parallèles aux miens. La sensibilité, l’analyse et les conclusions de l’auteur sont très différentes des miennes. Le livre m’oblige à voir les choses sous un aspect qui ne m’est pas habituel. Au fil des pages, il fait naître des questionnements. C’est un peu comme un livre d’exercices qui impose de se poser des questions parce qu’on n’a pas pleinement compris le sujet ou vu tous ses aspects. Sa lecture exhume des souvenirs de jeunesse et force à les réexaminer. C’est sûrement cet aspect stimulation de réflexion qui me pousse à le lire. J'ai plus pris d’intérêt à le lire que de plaisir. Les points communs ? Une recherche d’absolu, une volonté de mettre les faits et pensées à nu, un malaise face aux apparentes contradictions de la vie.

Librophage - idf - 70 ans - 20 avril 2012