L'homme bicentenaire, tout sauf un homme
de Isaac Asimov, Robert Silverberg

critiqué par Eto Demerzel, le 1 novembre 2001
(Montignies-Sur-Sambre - 44 ans)


La note:  étoiles
Emouvant
C'est l'histoire d'un robot qui voulait devenir un être humain... Je vous arrête tout de suite, ce n'est pas le nouveau film de Spielberg "A.I." mais bien un formidable livre d'Asimov.
NDR-113, appelé Andrew, est un robot comme les autres... Il s'occupe des tâches ménagères chez une des familles qui peuvent se permettre les services d'un robot. Les Martin, la famille en question, ont confiance en Andrew. (Les robots ne peuvent faire de mal à un humain) Il y a surtout "Petite Mademoiselle", la cadette, qui croira toujours que Andrew est un être de chair et de sang. Au fil des ans, Andrew démontre un talent tout particulier pour la sculpture sur bois. Il est capable de faire des oeuvres d'arts encore jamais accomplies. Un robot ne peut faire ce genre de chose! Il est très fort physiquement (plus fort qu'un humain),il a une très bonne mémoire et n'éprouve pas de sentiments. Mais, il ne peut faire ce genre de chose!
Un robot peut-il être un artiste?... Et un robot peut-il être un être humain?... Car Andrew, avec l'aide de Petite Mademoiselle, se battra pour le devenir, ou en tout cas pour s'en approcher le plus possible. Ce roman est à la base une nouvelle d'Asimov. L'éditeur décide d'en tirer un roman et fait appel à un autre grand écrivain de SF, Silverberg. Le résultat est stupéfiant, authentique. Cette histoire est tellement émouvante... Au fil des pages, petit à petit, je me suis attaché à l'histoire de ce robot peu ordinaire. Je me suis attaché à cette machine... Magnifique.
Transhumanisme 9 étoiles

Andrew Martin est en consultation chez le robot chirurgien qui doit bientôt l’opérer. Il lui demande à brûle-pourpoint s’il ne préférerait pas être un humain, s’il n’en a pas assez d’obéir à n’importe quel ordre émanant de n’importe qui. L’autre lui répond qu’il est tout à fait satisfait de sa condition et que, s’il devait souhaiter quelque chose, ce serait de devenir un meilleur chirurgien, et rien d’autre. Andrew est lui-même un robot de ménage NDR au service de la famille Martin. Un jour, Petite Demoiselle lui donne un morceau de bois trouvé sur la plage et un couteau de cuisine. Il se met à sculpter un petit bijou très délicat. Monsieur n’en croit pas ses yeux. Il demande à Andrew de lui fabriquer d’autres objets en bois. Le robot devenu ébéniste de grand talent finit par demander à son maître de l’affranchir à la grande surprise de ce dernier. Et, au fil des années, Andrew continue à s’humaniser de plus en plus…
« L’homme bicentenaire » est excellent roman de science-fiction doublé d’un conte philosophique sur l’essence même de la nature humaine. Il pose toutes sortes de questions sur la notion d’intelligence, l’amour, la haine, les sentiments. Il aborde toutes les questions d’éthique et même la problématique du transhumanisme. Un homme augmenté, pourvu d’un nombre important de prothèses n’est-il pas déjà lui-même une sorte de robot ? Un robot « humanisé » doté d’un grand nombre d’organes biologiques ne peut-il pas revendiquer une certaine part d’humanité ? Peut-il ressentir des sentiments ? Le style est fluide, léger et très agréable à lire. On y sent l’influence de Silverberg. Un ouvrage de deux visionnaires très en avance sur leur temps. Une intrigue au dénouement prévisible bien sûr. Une histoire intéressante, divertissante, qui donne à réfléchir sur un thème d’autant plus pertinent à notre époque d’inscription du transhumanisme dans le concret.

CC.RIDER - - 66 ans - 19 janvier 2022


Un robot qui veut être un humain 9 étoiles

Ce livre n'est peut-être pas mon préféré d'Asimov, mais il m'a permis de passer un bon moment. De plus, je n'ai jamais vu le film avec Robin Williams.

Un robot, Andrew, ressent le besoin de devenir humain. Pendant deux cent ans, il se bat pour ses droits, au départ, avec l'aide de l'aide de la famille Martin, ensuite, avec l'aide d'un cabinet d'avocats. À la fin, avec plusieurs opérations chirurgicales, Andrew devient bel et bien humain.

Ce que j'ai aimé, c'est le fait que le robot se bat avec acharnement pour obtenir ce qu'il veut, et il ne lâche jamais prise, malgré le fait que la société semble réticente car elle voit un danger en Andrew, ce qu'il n'a jamais été.

Windigo - Amos - 42 ans - 27 avril 2015


Le robot qui voulait devenir humain... 10 étoiles

NDR-113 est un robot domestique de dernière génération au service de la famille Martin particulièrement chargé de veiller sur une petite fille qui lui a donné le nom d'Andrew et à laquelle il s'est attaché sans le vouloir. Disposant de capacités d'adaptation extraordinaires, Andrew n'est pas du tout un robot comme les autres. Il ressent des choses et il est très doué. Un jour, pour faire plaisir à la petite demoiselle, il lui confectionne un petit bijou finement ciselé dans un morceau de bois flotté. Encouragé par son maître, Andrew se lance dans la sculpture et l'ébénisterie d'art ce qui inquiète fort ses concepteurs qui arrêtent immédiatement de fabriquer d'autres NDR-113 et en reviennent à des robots plus basiques et plus contrôlables. D'autant plus qu'un jour Andrew, devenu riche grâce à ses créations, propose à son maître une grosse somme d'argent en échange de sa liberté. Ce qui ne manque pas de soulever maints problèmes parce qu'il est immortel et qu'il semble vouloir aller de plus en plus loin sur la voie de l'humanisation.
Un excellent roman de science-fiction pure écrit à quatre mains par deux des plus grands maîtres du genre. « Tout sauf un homme » est une sorte de conte ou de fable philosophique sur la condition humaine, la cybernétique et les paradoxes entre humanisme et avancées de la science. Bien entendu le style est excellent malgré quelques coquilles ou manques indignes d'un éditeur comme Plon, les personnages attachants et l'intrigue passionnante (jusqu'où ira cet émouvant humanoïde ?) bien qu'à la fin, le lecteur se doute forcément de l'inéluctable dénouement. Ce livre devrait figurer au top-100 des meilleurs du genre.
Citation: « C'était plus ou moins ce à quoi Andrew aurait dû s'attendre, et ce à quoi, de façon abstraite, il s'était effectivement attendu. Et pourtant, la réalité des sensations elles-mêmes dépassait de loin tout ce qu'il avait prévu. La faiblesse physique était quelque chose de nouveau pour lui. De même sa mauvaise coordination, ses réflexes hésitants, sa vue défectueuse, et ses trous de mémoire. Quelle humiliation de se sentir si imparfait... si humain... »
Si l'humain pouvait... Si le robot savait...

CC.RIDER - - 66 ans - 16 août 2010


Bof 5 étoiles

Asimov a eu une idée de nouvelle, pas de roman et le côté "je rallonge la sauce" se sent bien.

Au total, le roman n'apporte donc pas grand-chose par rapport à la nouvelle quand on la connait, même s'il est plaisant.

Quelques idées intéressantes quand même...

Olivier-charly - Lyon - 56 ans - 27 avril 2008


Pas Steven Spielberg mais Chris Columbus 9 étoiles

Ce livre a été adapté au cinéma par Chris Columbus ("Mrs Doubtfire", "Harry Potter", "Ma meilleure ennemie" entre autres. Pitié, oubliez "Maman, j'ai raté l'avion!") en 1999 avec dans le rôle du robot-très-gentil-qui-veut-devenir-humain... Je vous le donne en mille: Monsieur Robin Williams.
Pour ceux qui n'ont pas envie de lire le bouquin, je vous conseille le film à la fin duquel vous verserez une larme... si vous n'êtes pas un NDR-114! A conseiller aussi pour les enfants, il s'agit d'une très belle leçon d'humanité.
Ah oui, le titre est le même : "Bicentennial man" ("l'homme bicentenaire").

Rosenblum Petit - Marcinelle - 50 ans - 30 juillet 2002


vivre deux cent ans oui, mais... 7 étoiles

C'est vrai que cette histoire est attachante mais on peut se poser la question suivante : à quoi bon vivre si longtemps si c'est pour voir mourir les unes après les autres les personnes que l'on aime? D'ailleurs ce robot veut tellement ressembler à un humain qu'il prend le risque de devenir mortel tout comme lui...

Thémis - Ligny - 54 ans - 5 novembre 2001