Marie Stuart
de Stefan Zweig

critiqué par Veneziano, le 2 juillet 2008
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Biographie romanesque à rebondissement
Stefan Zweig, non seulement novelliste et romancier, est aussi biographe. C'est la première que je lis de lui. Dans cette Ecosse du XVIème siècle, abrupte et sauvage, une princesse se trace un destin romanesque et sombre, rempli d'intrigues et de bravoure, de mariages ratés, de crimes, de relations malsaines et d'une guerre des nerfs sans merci avec la rivale de cette Reine d'Ecosse, jeune veuve du Roi de France, qu'est sa collègue et encombrante voisine, Elisabeth Ière.
En dire plus dévoilerait trop de la trame, riche, dotée de nombreux rebondissements.
Stefan Zweig, par un style alerte qui, à son habitude, nous tient en haleine dans ce quasi-polar politique, analyse, une fois de plus à merveille la psychologie féminine, en sus des éléments historiques, que j'ai personnellement découverts.

Contrairement à une idée qu'on pourrait s'en faire, du fait de son objet relevant d'une époque reculée un brin obscurantiste, il s'agit d'un livre passionnant, digne des Rois maudits, à la différence près qu'il est centré sur un personnage et sa psychologie.

Je n'ai pas lu la biographie de la même souveraine, introduite par Shelton, mais je vais probablement me la procurer.
Une biographie comme on les aime 9 étoiles

Stephan Zweig excelle dans l'art de dramatiser ses biographies : sa Marie Stuart nous est présentée comme un vrai personnage de tragédie ; il faut dire que, à en croire l'auteur, elle aurait inspiré Shakespeare dans le choix de ses plus dramatiques héroïnes.

C'est le genre de biographies qui, selon moi, sont les plus amusantes à lire : l'auteur raconte une histoire ; il étudie la psychologie de ses personnages pour en expliquer les agissements ; et puis, il les remet dans leur siècle pour en faire un croquis monumental. Et Dieu sait si le siècle de Marie Stuart a été un des siècles les plus dramatiques de l'Histoire !

Au point de vue historique, on est comblé : même si l'auteur raconte des scènes auxquelles il n'a pas assisté, elles sont tellement vraisemblables qu'elles paraissent plus vraies que la réalité. Mais Stephan Zweig a visiblement un petit penchant pour Marie Stuart : il admire sa jeunesse et sa beauté, sa finesse d'esprit, son tempérament survolté et son goût pour la vie. Il lui trouve toujours une bonne excuse pour expliquer ses pires forfaits et entraîne le lecteur à lui pardonner ses crimes les plus abominables. Je me suis laissé prendre au jeu, j'aurais voulu connaître une Marie Stuart et je suis sûr que je serais tombé sous le charme.

Devant elle, se dresse la Reine Élisabeth qu'il dépeint comme une teigne rusée et perfide, menteuse et cruelle mais, combien compliquée, et combien plus intelligente que sa rivale. Et puis, en bon historien, il sait expliquer ce qui pouvait advenir de mieux pour l'Angleterre, pour l’Écosse et pour le monde. C'est un vrai livre d'Histoire.

Le seul reproche qu'on pourrait faire, c'est que Stephan Zweig écrit trop facilement. Ses analyses sont, parfois, tellement répétitives, qu'on se demande si on ne relit pas deux fois les mêmes pages. Mais je pense que c'est une caractéristique des auteurs allemands : on dirait qu'ils ont tellement peur d'être mal compris qu'ils se croient obligés de préciser leur pensée indéfiniment. C'est cependant peu de chose en regard de la beauté du style de Stephan Zweig et, vraiment, cette biographie se lit comme un roman à personnages extravagants et dont le suspense est maintenu jusqu'à la fin.

Saint Jean-Baptiste - Ottignies - 88 ans - 24 novembre 2015


Grande bio pour une période agitée ... 9 étoiles

En se penchant sur la relation entre deux reines que tout oppose (mais "soeurs" malgré tout !), Stefan Zweig réussit à rendre captivante cette parenthèse de l'histoire de l'Angleterre et de l'Écosse.
Il relate avec maestria des "bouts de vie" de Marie Stuart où il ne se passe presque rien puisque comme il le dit si bien en introduction, une des grandes particularités de la vie de la reine d'Écosse est la succession de moments de passion et d'accalmie.
À travers la vie de Marie Stuart, nous sommes confrontés à une autre vision de la politique et de la diplomatie, bien loin de celle à laquelle nous sommes aujourd'hui habitués.

Bebmadrid - Palma de Mallorca - 45 ans - 25 juin 2013


Une très belle oeuvre ! 9 étoiles

Raconter l'histoire de cette trop jeune veuve, élevée dans la légèreté de la cour de France, qui se retrouve soudainement exilée dans ses terres : L'Ecosse : puritaine et en proie aux violentes dissensions religieuses : quel défi !
Mission accomplie : Zweig nous entraine dans le terrible destin de cette jeune et très jolie jeune femme, sans expérience, romantique et manipulée par celui qui devrait pouvoir l'aider : son demi frère !
Et, en soif de tendresse, elle tombe amoureuse du premier imbécile venu : aussi beau que sot : cruelle erreur !
Marie subit humiliations et violences ! Et se heurte, par orgueil stupide, à sa redoutable voisine : Elisabeth 1ère ...!
Victime de son immaturité politique (une femme ne s'éduque pas !) de son appartenance à la famille De Guise ( qui lui inspire les pires mauvaises décisions) de la méconnaissance de ce que vit son peuple (qu'elle ne connait en rien, ayant vécu en France) et des intrigues politiques (son demi-frère et Elisabeth) :
comment peut-elle échapper à ce destin qui la conduira à une vie de claustration puis sur le billot ?
Zweig nous offre un ouvrage rigoureusement historique, avec toutefois sa naïveté quand il imagine Marie non impliquée dans le meurtre de son encombrant et dangereux mari !
Un superbe roman historique, plein de bruits et fureurs : qui furent !!!

DE GOUGE - Nantes - 68 ans - 20 avril 2013


Shakespeare or not? 9 étoiles

Etre ou ne pas être. Reine d’Ecosse ? d’Angleterre ? de France ? et pourquoi pas de l’Empire ? Rarement reine ne fut aussi proche de dominer son monde. Il suffisait de convenances, d’arrangements, voire d’un destin plus enclin à épargner une reine plutôt que l’emmener vers le billot. Mais le destin décide. Et Marie Stuart, reine prétendue de plus d’un royaume finira dans le drame absolu. Car tel était son destin.
Shakespeare a certainement vu là son inspiration. Car toute l’histoire de Marie Stuart reste dominée par le destin. Elle fut reine, trop tôt sans doute, avait le monde en sa main, mais il suffisait d’une farce shakespearienne pour transformer une destinée en un destin sombre et lugubre.
Marie Stuart était pénétrée des Dieux, aurait pu, aurait du, mais n’a pas été, car tel était son destin.
Reine d’Ecosse, de France, héritière du royaume d’Angleterre, elle finit la tête tranchée comme une conspiratrice, ce qu’elle a probablement été, peut être. L’amour était passé par là. Et l’on sait que les histoires d’amour font souvent perdre la tête.
William ? Je pense avoir trouvé ta source d’inspiration… « To be or not to be”. Etre reine ou ne plus l’être…
Avec Stefan Zweig, les sources ne se tarissent jamais.

Hamilcar - PARIS - 69 ans - 18 février 2012


J'ai beaucoup aimé ! 9 étoiles

J'ai beaucoup aimé ce livre, l'histoire de cette reine est fabuleuse, et c'est écrit de façon très émouvante... justes quelques longueurs en milieu de livre me semble-t-il...

Marthe - - 54 ans - 16 janvier 2012


Très Bon. 10 étoiles

Après Marie Antoinette je me suis mise avec l'autre Marie! Et franchement, c'est très très bon! Je commence à croire que Zweig est bien meilleur pour les biographies qu'en tant qu'auteur de nouvelles et de romans.
Il a une capacité à décrypter et à analyser la psychologie des femmes qui ont existé des siècles avant lui d'une telle façon qu'on se dit: il a tout compris des femmes!
Je connaissais pas du tout l'histoire de Marie Stuart ni pourquoi elle avait été tuée. Zweig dépeint le contexte historique, raconte la naissance de la jeune reine jusqu'à ses amours, décrit ses faiblesses et ses forces, pour finir à sa mort! C'est un véritable bonheur! On ne s'ennuie absolument pas, c'est précis et très bien documenté. C'est vraiment passionnant!
Je dirais même que j'ai préféré Marie Stuart à Marie Antoinette, sans doute le fait qu'on nous raconte l'histoire de la révolution en long et en large depuis le primaire! Donc peut-être moins d'intérêt et moins de suspens si je puis dire.

Allez-y lisez le! On ne peut être déçu !

Rouchka1344 - - 34 ans - 16 mai 2010