Riches, cruels et fardés
de Hervé Claude

critiqué par Sahkti, le 1 juillet 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Meurtres en eaux homos
Australie, la grande barrière de corail, les vacances de luxe à l'abri de la masse touristique... tout irait pour le mieux si le comportement des gens dans ce coin isolé de l'île ne se modifiait pas aussi souvent et brusquement. Des vacanciers homosexuels dans leur grande majorité. Ashe, fraîchement débarqué sur l'île, connaît d'ailleurs quelques émois. Puis le temps change, on trouve un cadavre, plus rien n'est comme avant.
Hervé Claude, journaliste de télévision, vit une bonne partie de l'année en Australie et connaît bien l'endroit; il nous offre quelques belles descriptions dans son roman.
Pour le reste, par contre, je suis un peu plus mitigée. En particulier à cause du ton forcé, presque caricatural, adopté en parlant de la communauté homo. Je ressens la même chose en lisant ce livre qu'en regardant une gay pride: une tendance à l'excès et à la ghettoisation. Cela a créé un malaise constant chez moi qui ne m'a pas permis de profiter complètement du livre.
Pour ce qui est de l'intrigue à proprement parler, Hervé Claude a choisi de livrer son récit à travers plusieurs voix. Moyen efficace de confronter les témoignages et de perdre le lecteur lorsque les récits divergent, mais ce n'est pas vraiment efficace, tout cela reste très linéaire, un peu trop à mes yeux. La machination meurtrière est pourtant implacable, mais je pense que c'est la manière de raconter qui est ici en cause, un peu trop sommaire et sans doute un brin trop "présentation journal télé", avec des phrases courtes et une structure pas vraiment littéraire. Peu séduite donc, dommage.
meurtres en folie 6 étoiles

Clairement, ce livre est écrit par un gay pour la communauté gay ... mais pas que.

On y trouve quand même une intrigue qui m'a plu, et tenu ... du moins au début.
En effet, le scénario se raconte à tour de rôle par les différents personnages. Ashe commence le livre et donne ses premières impressions sur les lieux, l'ambiance de l'hôtel, ses premières rencontres. Puis, un autre personnage prend la parole, etc ... le procédé m'a emballé car il donne du rythme et permet de faire la lumière sur certaines facettes du narrateur, et à contrario d'apporter de nouvelles informations qui sèment le trouble sur les autres protagonistes.

L'histoire : nous sommes dans un hôtel australien réservé à une clientèle gay aisée, complètement paumé dans une sorte de forêt "tropicale" regorgeant de bestioles les plus dangereuses les unes que les autres. Il fait chaud et humide, une énorme tempête approche ... Une violente dispute, une disparition douteuse ... la tension monte. Le premier corps retrouvé sans vie fait tout basculer. L'ouragan se déclenche alors, et notre petite communauté se retrouve piégée dans un huis-clos stressant. Le Cluédo peut commencer.

Alors oui, certaines scènes de coucheries peuvent choquer. Mais tout ceci reste "soft", on n'est tout de même pas dans la pornographie. Connaissant un peu la communauté gay, la sensation d’exagération ressentie par Sahkti (critique principale) n'est pas fondée ... la drague est un sport national et les rencontres d'un soir presque conventionnelles. Le spectacle donné par l'un des personnages (François) à la "Priscilla" ou à la "Chouchou" n'est pas fantasmée. Ces "folles" appartiennent effectivement à un folklore bien vivant. Hervé Claude étant lui-même homo, je pense qu'il sait de quoi il parle ...

Conclusion : un livre à éviter si vous êtes homophobe, ou si la simple idée d'imaginer 2 hommes ensemble vous fait hérisser les poils. Intrigue intéressante, livre facile à lire et plaisant, mais pour autant pas grandiose, à cause notamment d'une fin un peu ratée à mon goût.

Lejak - Metz - 49 ans - 30 avril 2011


Bof 5 étoiles

"C'est souvent la première impression la bonne."

Cette première phrase ne m'a pas plu. La suite ne m'a pas fait changer d'avis, même si je suis allée au bout de ce thriller assez vite.
Nous passons quelques jours à Croconest Resort, complexe 4 étoiles pour homosexuels, au fin fond de l'Australie. Plusieurs narrateurs se succèdent pour nous détailler l'horreur d'un ouragan, quand s'enchaînent les morts et que la nature devient très hostile...
Le problème est que tous ont le même phrasé, quand leur profession et leur nationalité devraient nous permettre de les différencier. Les explications finales sont par ailleurs tortueuses, je ne me suis attachée à aucun des personnages et le milieu gay, tel qu'il est ici dépeint, m'a mise mal à l'aise. Dommage, car certaines scènes marquent (le crocodile par exemple) et que j'aurais bien aimé pouvoir ressentir l'ambiance d'un hôtel assailli par un ouragan.

Cuné - - 57 ans - 6 août 2008