Lefranc, tome 19 : Londres en péril
de Jacques Martin (Scénario), Erwin Drèze (Dessin), André Taymans (Scénario et dessin)

critiqué par Shelton, le 23 juin 2008
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Un classique ! une grande série ! Et pourtant, de la déception...
La série « Guy Lefranc », une création de Jacques Martin, est un petit à côté des travaux de l’auteur de « Alix ». Au départ, ce ne devait être qu’une sorte de petit passe temps, une façon de raconter des histoires ancrées dans la vie quotidienne, dans une certaine forme de réalisme… Mais, voilà, le premier épisode, « La grande menace », fut une réussite totale, un chef d’œuvre du genre, et le public du journal « Tintin » a demandé une suite… La série était née.
Très vite Jacques Martin a besoin d’aide pour mener de front ses travaux et il trouve que Bob de Moor ferait bien l’affaire… Il réalisera les dessins de l’album « Le repaire des loups » avant de laisser la place aux crayons de Gilles Chaillet pour neuf épisodes. Ce dernier va créer sa série et sera quelque peu en difficulté pour mener de front les deux séries, « Lefranc » et « Vasco ». C’est alors qu’après une longue pause Jacques Martin décide de créer une sorte de studio de création avec de nombreux dessinateurs dont certains très jeunes. On va, ainsi, retrouver pour « Lefranc » Christophe Simon, Francis Carin, Erwin Drèze, André Taymans ; pour « Alix », Rafael Morales, Cédric Hervan, François Maingoval, Christophe Simon, Patrick Weber ; pour « Loïs », Olivier Pâques… sans oublier, dans le cadre de la série « Les voyages de… », Régric, Yves Plateau, Muriel Chacon, Jérôme Tresti, Legein… C’est une véritable industrie qui surfe sur les goûts des anciens du journal Tintin, mais la qualité des histoires reste-t-elle au rendez-vous, les dessins sont-ils aussi soignés que jadis… Il ne s’agit pas d’une nouvelle querelle des anciens contre les modernes, mais bien de savoir si les enjeux financiers ne prennent pas le dessus sur l’envie qualitative des lecteurs !!!
Puisque nous sommes en présence du second épisode des aventures de Lefranc dessiné par André Taymans et Erwin Drèze, on peut commencer à se faire une idée plus précise de l’évolution de la série à travers son dessin, sa narration graphique… Je dois vous avouer connaître une petite déception car je ne sens pas le nouvel envol de la série : le dessin reste très convenu, très immobile, la narration graphique manque de pèche, de rythme et le scénario est quand même relativement faible… Le travail entre Jacques Martin et André Taymans pour créer l’histoire ne fonctionne peut-être pas encore parfaitement mais il est temps de passer la vitesse supérieure si on ne veut pas voir tous les fans déserter la série définitivement…
Attention, je ne veux pas dire que tout serait mauvais dans « Londres en péril », car il y a de très bonnes séquences comme celle dans les archives du Quai des Orfèvres tandis que le dialogue avec Hannah par ordinateurs interposés est trop longue, trop lente… et la fin de l’album comporte quelques invraisemblances…
Malgré tout, comme je l’ai déjà expliqué ici, je reste fidèle à cette série qui a bercé une partie de ma jeunesse. Pour ceux qui ne la connaissent pas du tout, osez prendre en mains « La grande Menace » et vous comprendrez que le premier épisode de cette série était remarquable. Il n’aurait, peut-être, pas fallu vouloir en produire des nouveaux à tout prix et attendre de trouver la bonne équipe et lui laisser le temps de maîtriser son sujet… Mais, pour être honnête, compte tenu de la qualité de la série de Caroline Baldwin, travail d’André Taymans, je persiste à penser que nous tenons là la bonne équipe mais qui doit améliorer sa maîtrise du graphisme des personnages pour ne pas faire du sous-Martin mais bien du Taymans-Drèze en faisant revivre pour nous, les nostalgiques, les personnages créés par Martin tout en séduisant un nouveau public pour une série de qualité…
Alors restons fidèles aux enchantements de notre jeunesse et patientons !
Pas du tout convaincu par cet album 7 étoiles

Comme le dit très justement Shelton nous restons fidèle à nos années d'ados. "L'ouragan de feu" et "La grande menace" étaient de très bons albums. Jeune j'adorais Alix aussi étant un fana des civilisations grecques et romaines. Vous retrouverez d'ailleurs ce goût dans ma passion pour "Les mémoires d'Hadrien" de Yourcenar, mais à un tout autre niveau bien sûr !...

J'aimais Alix alors que, plus tard, je l'ai considéré comme un envahisseur et, dans un autre genre, je me suis tourné vers la résistance du petit village gaulois... Alix a son Enak et Lefranc a son Jean-Jean mais ce dernier me semble autre que le premier.

Ici, dans l'album qui nous occupe, nous retrouvons les grandes menaces. Mais Axel Borg est remplacé par le bourreau qu'était Mengele. Comme pendant tout le début nous ne le voyions que de dos j'ai cru qu'une fois de plus c'était Axel Borg qui allait apparaître. Et ici, pas de Jean-Jean non plus...

Cela dit, comme l'a fait remarquer Shelton, quelques lourdes ficelles ont été utilisées pour la fin. Personnellement, je trouve qu'il y en a aussi pas mal tout au long de l'album...

Mais j'avoue que je resterai sans doute fidèle à la série en espérant mieux une autre fois.

Jules - Bruxelles - 80 ans - 8 septembre 2008