Spirou et Fantasio, Tome 49 : Spirou à Tokyo
de Jean-David Morvan (Scénario), José Luis Munuera (Dessin)

critiqué par Bookivore, le 23 juin 2008
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
A en vomir
Morvan & Munuera se prennent-ils pour des dessinateurs de Mangas ? Toujours est-il que ce 49ème tome (qui a fait l’objet d'un tome répertorié 49z, un guide/making-of) est une abomination totale, qui se répand, se traîne, sur 64 pages. Aaargh
Spirou & Fantasio sont à Tokyo, pour en venir en aide à Itoh Kata (seule bonne chose de l'album : il fait revenir Itoh Kata et ses amis magiciens - album 27), dont les deux enfants magiciens qu'ils protégeaient ont été séparés, et tombés aux mains des yakuzas.
Spirou contre la mafia japonaise, voilà à quoi se résume ce tome bordélique et vraiment plat. Entre un Fantasio qui passe son temps à acheter comme un malade dans les grandes boutiques japonaises et Spirou qui n'en peut plus de ne pas pouvoir faire comme Crying Freeman (en tenue de groom, retrouvée pour l’occase), rien à faire, cet album est littéralement à éviter ! Même pour les fans !
Un Spirou raté. 2 étoiles

Morvan persiste et signe dans ce 49ème album : les courses poursuites sont toujours aussi nombreuses ici, au détriment de l'intrigue. Même si la pagination augmente au fur des aventures imaginées par Morvan et Munuera (48 pages pour "Paris sous Seine", 56 pages pour "L'homme qui ne voulait pas mourir" et 62 pages pour le présent volume), le scénario est semé d’invraisemblables combats. Il faut croire que le Japon ne porte pas chance aux héros mythiques, on ne peut pas dire que "Les 3 formules du Prof. Sato" de Blake et Mortimer figure parmi les meilleurs de la série ; sans parler du dernier et désastreux Astérix (avec la bataille comics/mangas). Les clins d'oeil sont nombreux dans cette nouvelle aventure de Spirou : on retrouve les personnages créés par Fournier, et aussi le Spirou version manga .
Morvan a profité de son séjour à Tokyo (cf "Spirou et Fantasio 49Z") pour nous livrer quelques éléments de la vie japonaise (les nouvelles technologies, le consumérisme galopant, le Yamanote et les Yakuzas). Autant le fantastique ou les situations invraisemblables (cf le G.A.G, la Zorglonde) passaient bien avec Franquin, autant ici, les pouvoirs paranormaux des enfants me paraissent totalement étrangers au monde de Spirou. J'ai eu plus l'impression de lire parfois des pages de "Domu - rêves d'enfant" de Katsuhiro Otomo. La génération des premiers lecteurs de Spirou et Fantasio (la période Franquin, j'entends) sera, une nouvelle fois, perdue dans cet album qui bouscule complètement l'univers de nos deux héros. Tout n'est pas négatif tout de même. Fantasio, grand gaffeur devant l'éternel, est souvent placé dans des situations amusantes et originales (l'utilisation des WC, sa folie dépensière...). Le dessin de Munuera me plait beaucoup, en outre. Malheureusement le poids des prédécesseurs des deux auteurs est tel pour le lecteur, qu'il ne peut faire abstraction de Franquin, de Tome et Janry, de Fournier par exemple. Les lecteurs qui découvriront Spirou avec Morvan et Munuera aimeront peut-être, mais moi, cet album me laisse un goût amer, une nostalgie du passé. Bof, sans plus.

Hervé28 - Chartres - 55 ans - 26 février 2012