Hellboy, tome 1 : Les Germes de la destruction
de John Byrne (Scénario), Mike Mignola (Scénario et dessin)

critiqué par Bookivore, le 17 juin 2008
(MENUCOURT - 41 ans)


La note:  étoiles
Génèse d'un mythe
Paru en 1994, crée par Mike Mignola, "Les Germes de la Destruction" est le premier des (pour le moment) 8 tomes de la série Hellboy. Un neuvième est d'ailleurs à paraître incessamment sous peu, il me semble.
Ceux qui ont vu le film de Guillermo Del Toro avec Ron Pearlman dans le rôle-titre savent de quel genre est cette série de comics. Infernal, sombre, désenchanté. Ici, il faut juste préciser que l'humour présent dans le film ne se retruve pas dans la BD initiale. Le film est excellent, la BD encore plus. La BD est, en revanche, bien plus sombre, violente et occulte que le film.
L'action du prologue se passe en 1944, sur une île anglaise. Une troupe de soldats nazis et quelques spécialistes de l'occulte (dont un sorcier à l'apparence inquiétante, qui n'est autre que Raspoutine, même si ce nom n'est pas explicitement cité dans l'album) organisent, de nuit, une cérémonie démoniaque ancestrale, Ragna Rok, destinée à ouvrir les Portes de l'Enfer afin d'aider l'Allemagne nazie à gagner la guerre - à ce moment, en décembre 1944, l'Allemagne a en fait carrément perdu la guerre). La cérémonie réussit, une créature en sort.
Des soldats américains menés par un trio de scientifiques observateurs, situés non loin du lieu de cérémonie, observent avec inquiétude les faits, et découvrent ce qui a émergé des Portes de l'Enfer : une sorte de créature mi-homme, mi-démon, rouge, instantanément prénommée, par le professeur Trevor 'Broom' Bruttenholm, Hellboy. Hellboy est récupéré par l'armée américaine, et va dès lors aider les USA au sein du BRPD (Bureau de Recherche et de Défense sur le Paranormal), une sorte de FBI de l'occulte...
"Les Germes de la Destruction" voit revenir de l'entre-monde le terrible Raspoutine, lequel va, avec l'aide de ces fameuses Germes (des créatures à l'apparence de grenouilles, des Sadu-Hem - Sammaël dans le film), tenter de récupérer Hellboy pour qu'avec lui, l'Apocalypse arrive enfin...Mais Hellboy n'est pas vraiment chaud pour ça !

Tout simplement grandiose. Le dessin de Mignola est sublime (totalement dans le style comics, ça ressemble pas mal au style de Frank Miller), le scénario est à la fois prenant et totalement original. Ambiance mortifère, paranormale, sombre, violente ici.
Ce n'est pas le meilleur des tomes de Hellboy (parmi les meilleurs se trouvent "Au nom du Diable" - tome 2 - et "Le Ver Conquérant" - tome 6), mais en guise de préambule à la saga, c'est une réussite totale, et je ne me vois pas lui donner une note inférieure à 5/5. Un grand, très grand album de comics !