Victoires et déboires, histoire économique et sociale du monde du XVIe siècle à nos jours
de Paul Bairoch

critiqué par Bolcho, le 29 octobre 2001
(Bruxelles - 76 ans)


La note:  étoiles
Pour tout connaître de l'histoire économique du monde
L'ouvrage est sous-titré: "Histoire économique et sociale du monde du XVIe siècle à nos jours". Ambiteux n'est-ce pas. Et conforme à son ambition.
En plus, nous avons droit, dans le premier tome (il y en a trois) à un prologue (de 135 pages le prologue...) sur 10 000 d'histoire économique, puis à une description détaillée des caractéristiques principales des économies traditionnelles occidentales avant, donc, la révolution industrielle.
Et le véritable sujet de l'ensemble de l'ouvrage, c'est elle bien sûr: la Révolution industrielle. Pourquoi en Europe? En Angleterre? Quels sont les pays qui ont enclenché aussitôt (la Belgique et la Suisse)et qu'avaient-ils comme particularités? On voit à quel point les réponses sont complexes: difficile de trouver des pays européens aussi dissemblables que la Belgique et la Suisse, sur le plan économique. Ensuite l'auteur nous transporte dans toutes les parties du monde, dans le moindre pays, pour en décrire les effets de la Révolution industrielle. Et, comme ils disent en 4e de couverture "plus d'une centaine de tableaux (de chiffres...) et de graphiques font de cet ouvrage (...) sans équivalent (...)".
Voilà, c'est à peu près ça. J'avoue que ça ne se lit pas vraiment comme un roman; par contre cela ne nécessite aucune connaissance en éonomie au préalable. Et c'est un instrument qui ne va pas vieillir de sitôt. On y apprend des choses étonnantes. Celle-ci par exemple. Une étude minutieuse des flux commerciaux des pays coloniaux (entre eux et avec leurs colonies) montre sans aucun doute possible que ces pays ont peu bénéficié de leurs colonies sur le plan économique. Il est donc inexact de dire que la richesse de la Belgique ou de la France ou de l'Angleterre provient de l'exploitation de leurs colonies (l'effet est marginal). Par contre, il est exact de dire que la misère de ces colonies provient effectivement de leur état de colonies. C'est comme si les pays coloniaux avaient fait la malheur des autres sans même que cela leur rapporte.