Dans les coulisses du roman
de David Lodge

critiqué par Béatrice, le 25 mai 2008
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
L’orgueil blessé de l’écrivain
Ce n’est pas un livre grand public. Il s’adresse à ceux qui aiment Lodge l’essayiste ou aux lecteurs qui s’intéressent au milieu de l’édition. Le premier essai raconte la déception de Lodge lors de la publication de son roman L’Auteur L’Auteur. Il s’est fait coiffer au poteau par une autre fiction biographique sur Henry James, Le Maître de Colm Toibin. Celui-ci a reçu les meilleurs critiques et a été nominé pour le Booker Prize.

L’idée de départ, les recherches et le cheminement sinueux de la rédaction, cette partie est la plus intéressante. Ensuite Lodge évoque par le menu des scènes du milieu de l’édition, le timing de sortie des deux bouquins, les foires du livre, sans oublier les conférences et les lectures publiques. Il parle de ses « ruminations obsessionnelles » lorsqu’il a appris que le bouquin de son rival a été nominé pour le Booker Prize et plus tard dans la sélection finale. Je lui reproche l’excès de détails, l’excès de narcissisme et l’absence de cette dose d’ironie qui a fait mon bonheur lors des lectures précédentes. Et puis il triche, à mon avis. Il prétend ne pas avoir lu Le Maître de Colm Toibin. Je suppose que c’est un subterfuge pour éviter de donner son avis sur ce fameux bouquin qui lui a volé la vedette.

On trouve dans ce recueil huit essais critiques consacrés aux auteurs comme Wells, Nabokov, Eco. Comparés à L’Art de la fiction, ces essais sont plutôt décevants. Non, je n’ai pas trouvé les mêmes raccourcis inattendus, ni la même verve.