Ric Hochet, tome 29 : Opération 100 milliards
de André-Paul Duchâteau (Scénario), Tibet (Dessin)

critiqué par Bookivore, le 20 mai 2008
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
La rançon de la gloire
Pas vraiment l'album le plus réussi de la série, c'est même un de ceux qui m'a le moins accroché lorsque je l'ai lu pour la première fois. Je l'ai nettement plus apprécié à la seconde lecture (et aux autres), mais si je n'avais dû m'en tenir qu'à ma première impression, la note aurait été de 1,5/5, probablement...
Ric Hochet enquête (d'une manière un peu officieuse) sur la mort suspecte d'une star nationale, Tommy Carat. Chanteur, acteur, véritable idole (Johnny Hallyday ? En quelque sorte), la star a trouvé la mort dans un accident de voiture assez louche, et laisse quelques 100 milliards derrière lui à ses héritiers. Très vite, l'importance de la somme encourage Ric à suspecter un 'faux accident'. Très vite, il va s'avérer qu'il aura raison...

Le début est très drôle, avec ce voleur, sosie parfait de Carat, qui commet un hold-up en se faisant passer pour la star, sans savoir, à ce moment, que la star en question est déjà morte (manque de pot flagrant, pas vrai ?). Là, c'est vraiment drôle, et inhabituel (autant d'humour dans un Ric Hochet, c'est pas chose courante, la série étant pour le moins sérieuse). Le reste est à l'avenant, et pas spécialement grandiose. Un épisode qui alterne bons moments et passages totalement convenus (j'ai compris la fin avant d'arriver aux deux dernières pages, c'est limite frustrant), un Ric Hochet mineur, en somme.
Star de papier 9 étoiles

Oh je sais: pour ces imbéciles au cerveau unidimensionnel qui se croient à la page, Ric Hochet n'est qu'une BD stupide ringarde et sans intérêt, de plus de leur esprit lent et formaté ne sortant qu'appétit pour ces objets aliénants de la vie moderne, ils ne peuvent trouver d'intérêt à ce héros qui ne ressemble en rien à leurs larbins besogneux adorés - qu'ils adorent désormais au cinema sinon dans la vie réelle... Et oui ce ne sont pas là des injures ni des insultes mais la pure vérité, désolé !

Pourtant à cheval entre le fumetti et le comic (et aussi l'école belge de la ligne claire) les aventures de Ric Hochet contiennent quelque chose d'unique, que cela plaise ou non à leurs dépréciateurs ... avec cette fois il faut le dire une star pop nommée Carat qui vient à disparaître au fin fond de la campagne française. Mais pourquoi ? Pour qui ? Simplement passionnante l'énigme entre les cases.

Je ne sais pas si Tibet & Duchâteau le faisaient exprès mais ils sont parvenus à créer une oeuvre que les ans n'altèrent pas, ce qui est rare et surtout solitaire et glam - ce qui l'est encore plus évidemment... Je ne vais pas dire que Ric Hochet c'est la quintessence de la philosophie de l'Acte gratuit mais vraiment, il y a 2 ou 3 détails dans ce personnage qui évoque la perfection: Tibet avait bien raison de continuer à lui dessiner les mêmes vêtements et us divers depuis les années soixante sans trop vouloir l'actualiser. Bref c'est vraiment l'arbre qui cache la forêt ce dont je parle, si seulement cela servait quelque peu de le signaler à ces nouveaux manants que, de nos jours, l'on distingue en vrac et à tu et à toi ce serait réellement le paradis révélé aux lecteurs.

D'abord je suis sûr que quelqu'un dans le monde fait une thèse sur Ric Hochet et son approche sociétale. Inutile par ailleurs de conter l'intrigue de ces planches qui n'ont pas besoin qu'on les arrose de vils cadeaux et flatteries pour vivre, laissez vous juste porter par ce récit à mi-chemin entre le polar et l'étrange au parfum inextinguible...

Antihuman - Paris - 41 ans - 22 juillet 2014