Rastenberg
de Christiane Singer

critiqué par Thémis, le 29 octobre 2001
(Ligny - 54 ans)


La note:  étoiles
Les murs ont des oreilles... ah, si seulement ils pouvaient parler!
La romancière qui écrit d ‘ailleurs à la première personne, a vécu à Rastenberg, château niché dans les montagnes en Autriche; mais ce vaste bâtiment en impose et il est impossible de s'y sentir chez soi.
Lorsqu’on vit à Rastenberg, le passé se mélange au présent... il faut respecter ce lieu qui interdit toute familiarité,... mais qui peut-être se laissera apprivoiser si on écoute bien ce qu'il a à dire ! Christiane va s'évertuer à faire revivre des personnes dont le portrait agrémente une des nombreuses pièces du château. Elle se plaît à imaginer, ressentir ou encore deviner ce qui a bien pu se passer ici et là avant, bien avant son arrivée; il y a longtemps... Combien de drames et de douleurs renferment ces murs qui n’en finissent pas ? On sent la souffrance et l’agonie suinter de ceux-ci. Les vivants et les morts s’observent en silence...on pourrait croire qu'ils circulent librement. L’auteur nous parle de Marie morte brûlée en 1896 : « de quel ordre était l’incendie qui s'était déclaré en elle ? » « Les portraits qui ornent aujourd’hui encore les couloirs la virent passer en torche vivante. » Elle nous parle également du vieux maréchal et d'Ina sa très jeune épouse. Pour ces derniers, la narratrice émet deux hypothèses complètement différentes ! Que dire de la valise qui contient toujours les affaires de Ghislain, mort à Stalingrad… ? Il faut s'imprégner de l’atmosphère de ce livre pour l’apprécier davantage encore. Qui sait, peut-être qu'après avoir lu ce livre, vous vous surprendrez à vouloir visiter un vieux château afin d’observer les portraits qu’il contient et d'y déchiffrer l’histoire de la personne représentée sur la toile ! !