La Jouissance et l'Extase : Henry Miller et Anaïs Nin
de Françoise Rey

critiqué par Jules, le 29 octobre 2001
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
Une déception !
Il y a de cela quelques mois, j'ai lu « La Brûlure de la Neige » écrit par Françoise Rey. J'avais trouvé beaucoup de qualités à ce livre. Il y a quelques semaines, je trouve son nouveau en librairie et je l’achète. Mal m’en a pris !…
Ici, l'auteur nous raconte l'histoire des amours entre Anaïs Nin et Henry Miller.
Ce dernier traîne dans Paris alors que sa femme, June, est toujours aux Etats-Unis. Il crève littéralement la dalle, mais il nous dit : « Oui, bouffer du con, c’était bouffer tout court, ça vous nourrissait, vous emplissait, vous enivrait, car c'était boire aussi. »
June arrivera enfin à Paris, alors que Miller a déjà rencontré Anaïs, épouse d’un homme riche, et qui peut donc l'entretenir. June ne pense qu’à baiser, partout et n'importe quand, et l'état de manque se traduit chez elle par des tics de tout le visage. Une lutte féroce entre les deux femmes pour la possession de Miller débute bien vite. Et le lecteur de descendre de plus en plus bas dans un sexe triste, car on a la sensation qu’il n'a que lui-même comme but ultime.
« La jouissance et l’extase » pour elles-mêmes, chaque être ne devenant qu’un objet sexuel travaillant à répétition et toujours prêt à n’importe quel phantasme.
Alors que dans « La Brûlure de la Neige » nous trouvions un sexe festif, gai, tendre, presque naïf, antique, innocent, ici nous allons plonger dans le gouffre de la chair dans ce qu'elle peut aussi avoir de cru…
L’écriture de Françoise Rey est vivante et, pour le moins, luxuriante, mais elle ne contient plus l’érotisme que nous trouvions dans son ouvrage précédent. Le vocabulaire est bien plus direct, plus cru, comme les situations décrites. Le personnage de Miller l’exigeait sans doute pour qu’il soit crédible.
Bref, je ne me suis pas attardé trop longtemps sur ce livre.
PerpleXe 2 étoiles

Il est des transpositions d'oeuvres à l'écran qui suscitent l'envie de lire et d'avoir une approche plus personnelle des personnages décrits...Pour ma part, c'est une de mes chansons du moment interprétée par Renaud et Romane Serda *Anaïs Nin* qui m'a donnée l'envie d'en savoir davantage sur cette femme...J'ai été attirée par la quatrième de couverture du livre de Françoise Rey "La jouissance et l'extase". Il est question d'amour enflammé entre deux êtres d'exception que l'écrivain a choisi de faire revivre sur un mode romanesque (sic)...Soit mais l'écriture n'y est pas, le vocabulaire est cru voir ordurier, il ne m'a pas choquée outre mesure ; ) mais il n'était pas justifiié d'utiliser les mêmes mots à longueur de pages...La passion d'A.Nin pour H.Miller méritait mieux, un soupçon d'érotisme aurait été plus judicieux...Ne dévoiler que le beau par touches impressionnistes et non en faire un tableau aux notes criardes à la limite de la nausée...Le personnage d'Henri Miller peut effectivement prêter à ce genre d'abstraction mais Anaïs Nin 'infiniment féminine' pouvait prétendre à plus d'égards...
A signaler la belle couverture de Kees Van Dongen : TANGO mais ni le résumé ni cette dernière n'en font un livre à conserver...*à emprunter tout juste à la bibliothèque*/

Mary'M - PARIS - 57 ans - 2 septembre 2005