Dans la cage
de Henry James

critiqué par Granada, le 16 mai 2008
(Bruxelles - 59 ans)


La note:  étoiles
James à la poste
On le sait, Henry James s’intéressait plus à la bonne société qu’au bon peuple. Il fait toutefois une exception avec « La Cage », un court roman écrit en 1898, alors qu’il s’était retiré à Rye, paisible village dans la non moins paisible campagne anglaise.
La cage, c’est l’espace clos d’un bureau de poste installé au fond d’une épicerie, comme cela peut exister en Angleterre. C’est là qu’officie « la jeune fille » (elle ne porte pas d’autre nom), comptant les timbres et enregistrant les télégrammes. Elle est jeune, pauvre et naïve, comme il se doit, mais aussi subtile, digne et si romantique.
Mais le beau monde est aussi présent puisque le bureau de poste se situe à Mayfair, un quartier cossu de Londres. Les dames et les messieurs chics défilent au guichet de la jeune postière, fascinée par les télégrammes pleins de petits secrets, peines de cœur, questions d’argent et voyages impromptus qui lui donnent l’impression de côtoyer le joli monde. Il y aura même un jeune officier charmeur pour lui enflammer l’imagination. Elle finira par atterrir sans trop de casse, sur une pirouette finale à la fois annoncée et surprenante.
Avec James, on ne s’attend pas un roman social bien que la touche naturaliste soit malgré tout perceptible. S’il ne s’agit sans doute pas d’un grand cru, on appréciera toutefois ici sa subtile ironie, sa finesse psychologique et la justesse du trait.