Cubitus, tome 16 : Alerte au pédalosaure
de Dupa

critiqué par Shelton, le 12 mai 2008
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Un très grand classique à lire !!!
On garde toujours des sentiments particuliers avec les lectures qui ont représenté des moments clef dans nos vies. J’avais vingt et un ans quand est sorti Alerte au pédalosaure, le seizième album des aventures de Cubitus. Je rentrais dans la vie des grands et cette lecture me retenait, encore quelques instants, dans une adolescence heureuse. J’avais découvert Cubitus depuis sa création ou presque et je suis très heureux de vous le présenter, aujourd’hui, à travers une des meilleures histoires… Mais j’y pense… Cubitus est né en avril 1968, dans le journal de Tintin… Il y a quarante ans… c’est maintenant un adulte, un grand… et son père, Dupa, nous a quitté avec l’arrivée du nouveau siècle (8 novembre 2000).
Dupa, de son véritable nom Luc Dupanloup, est un belge pur jus, un de ceux qui ont donné au neuvième art son surnom de bande dessinée franco-belge. Il est né en 1945 sur les bords de la Sambre, à Montignies. Il fait sur l’incitation de Maurice Tillieux l’Académie des beaux-arts de Bruxelles. Quand il sort et qu’il cherche son premier job, il croise un certain Greg qui était devenu rédacteur en chef du journal de Tintin. Il cherchait un collaborateur pour ses séries Zig et Puce et Achille Talon. Dupa, c’est ainsi qu’il signe ses travaux définitivement, devient alors responsable des décors. Il entre, alors, progressivement, dans l’équipe Tintin. C’est dans ce merveilleux journal qu’il crée celui qui va devenir son fils le plus connu, Cubitus. D’ailleurs, en dehors de quelques petites choses et de la reprise en 1972 de Chlorophylle et Minimum de Raymond Macherot avec son ami Greg au scénario, on peut dire que Dupa est pris exclusivement par les aventures de Cubitus, tantôt en planche gag, tantôt en histoire plus longue sur un album comme c’est le cas dans Alerte au pédalosaure…
Cubitus est un bon gros chien, paisible et amical, qui pense surtout à dormir, manger, boire… Son maître, un ancien marin, Sémaphore, que l’on ne voit pas réellement sur les eaux, aime, lui-aussi, le calme et la boisson… Finalement, seuls, ils n’auraient eu à gérer que les conséquences des bricolages du vieux Sémaphore qui a beaucoup d’idées et quelques difficultés à les réaliser.
Les aventures de Cubitus ne sont pas sans faire penser à celles d’Achille Talon. Comme lui, Cubitus a un ennemi très cher, un certain Sénéchal, tantôt ami, tantôt témoin des péripéties aventureuses de Cubitus, parfois ennemi juré ! Il faut dire que chiens et chats ne sont pas réputés pour s’entendre parfaitement et Sénéchal est un chat doté d’un très mauvais caractère…
Si Cubitus devient star d’un magazine (à partir de 1989) puis d’une série de dessins animés (à partir de 1990), il n’en demeure pas moins que c’est bien la bédé qui lui a offert sa gloire. Aujourd’hui, quelle chance, tous les albums semblent disponibles, y compris Alerte au pédalosaure dont nous allons parler maintenant...
Tout commence le jour où la police des environs du petit bourg d’Aperpette attrape le dangereux Max Riboustin. Nous ne sommes pas loin de Saint Faunique les Hauts Bois où résident paisiblement Sémaphore, Cubitus, Sénéchal… Sémaphore qui aime la moto, il a même un magnifique side-car pour aller se promener avec Cubitus, vient de construire un extraordinaire vélo volant pour son chien qui en avait mare du moteur et de la moto…
Soudain, la rencontre va se produire entre Max qui vient de s’échapper et le vélo volant conduit par nos amis… Max comprend assez rapidement que ce vélo volant pourrait devenir un bon engin pour l’aider dans ses larcins. Une fois volé, maquillé en monstre volant, Max devient le voleur qui arrive par les airs et Cubitus lance la chasse infernale contre le pédalosaure !
Cette bande dessinée va mettre en valeur une des plus belle plume graphique, une narration graphique dynamique, pleine d’humour et incroyablement efficace. Dès la planche 9, on a une vignette géante qui prend presque toute la page et qui montre Cubitus se transformant en pilote de chasse à bord du pédalosaure. C’est à hurler de rire et à elle seule elle justifie que cet album n’ait jamais quitté ma bibliothèque et que je ne l’ai jamais prêté. C’est un original auquel je tiens beaucoup et si j’avais pu, un jour, m’offrir cette planche, je l’aurais encadré et accroché dans mon bureau ou mon salon en hommage à un artiste que je n’ai jamais rencontré mais que j’admire profondément…
Cubitus est un chien qui parle ! Etonnant pour ceux qui ne connaissent pas la bédé mais assez naturel pour les autres même si on ne sait pas très bien qui l’entend réellement… Par contre, en fin d’album, il rencontre les policiers chargés de récupérer Max – oui, ils finissent quand même par le reprendre – et ils serrent la main de Cubitus :
« Dites, Brigadier, ce n’est pas la première fois que je félicite un brave chien mais c’est la première fois qu’il me serre la pince ! Vous trouvez ça normal, vous ? »
« Taisez-vous, sot ! Ce sont les huîtres qui ont des pinces ! Sortez et observez un peu, quoi ! »
Peut-être que cet album ne dira pas grand chose aux jeunes lecteurs, qu’il ne fera pas rire les autres, mais c’est un souvenir de jeunesse que je voulais partager avec vous tout en tirant un grand coup de chapeau à Dupa qui m’a tant fait passer de bons moments…
Une si belle série pouvait-elle prendre fin avec la mort de Dupa ? Les éditions du Lombard ont décidé que c’était impossible. C’est pour cela qu’il existe maintenant les nouvelles aventures de Cubitus avec Pierre Aucaigne au scénario et Michel Rodrigue au dessin. Par nostalgie, peut-être, grâce à la qualité de la reprise, certainement, j’ai trouvé que c’était une bonne chose et je n’ai pas abandonné mon ami Cubitus !
Toujours très bon! 8 étoiles

Je craque devant ce gros toutou à l'air balourd mais qui est loin de l'être. J'aime son intelligence, sa répartie et sa fidélité sans faille à son maître.

Cette bande dessinée est irrésistible car elle allie une histoire pleine de rebondissements, des personnages hauts en couleur et un humour implacable.

Ce que j'aime aussi ce sont les noms si spéciaux des héros: Cubitus, Sémaphore et Sénéchal.

Je vous recommande sincèrement de la lire. Je vous assure que vous passerez un bon moment!

Lalie2548 - - 39 ans - 29 décembre 2010