La chaussée des géants
de Pierre Benoit

critiqué par Antinea, le 10 mai 2008
(anefera@laposte.net - 45 ans)


La note:  étoiles
Amour et rébellion
Parce qu’il a un nom bien banal, François Gérard, simple employé, se trouve confondu avec son homonyme Professeur au Collège de France, par un étrange personnage qui lui révèle une imminente insurrection du peuple irlandais contre l’occupant anglais. Et il se voit tout simplement proposer de représenter la France lors de l’avènement de la république irlandaise à l’issue des conflits.
Le jeune homme, rescapé des fronts de la guerre qui fait rage, n’hésite pas une seconde et se rend en Irlande en tant que Professeur Gérard, mais il est bien moins motivé par la cause irlandaise que par la perspective de retrouver Antiope, cette petite fille qu’il avait connue enfant, dans les jardins de sa ville natale. Antiope, fille du comte d’Amtrin, n’est-elle pas en effet, comme le lui révèle l’étranger, celle que la prophétie de Donegal commande comme libératrice de son pays ? La révolte se prépare sur fond de légende, à la barbe des anglais. Mais la belle comtesse semble aux yeux du jeune français, porter malgré elle un bien lourd fardeau.
C’est ici au pied de la Chaussée des géants, dans le château de Dunmore, que se jouent les malheurs d’Antiope, puis à Dublin, lors des fameuses « Pâques sanglantes » d’avril 1916. L’auteur reprend donc la recette des amours contrariés sous fond d’épopée historique. Les personnages fictifs se mêlent aux événements qui se sont réellement déroulés. Cependant, le résultat est assez décevant et manque sans doute de conviction.
La chaussée des Géants n’est sans doute pas le meilleur roman de Pierre Benoît, mais on y retrouve son style agréable.
Un roman très sobre ! 3 étoiles

Amateur des romans de Pierre Benoit dont j'ai lu un grand nombre, la chaussée des géants n'est en effet pas son meilleur, je dirais même qu'il manque de saveur comme un plat peu épicé.
La toile de fond, la tentative d'émancipation irlandaise du joug anglais, autoriserait à une richesse plus significative, pourtant ici Pierre Benoit n'atteint pas les sommets d'autres textes.
S'il se surpasse dans Monsieur de la Ferté ou Alberte, il s'étiole dans la Chaussée des Géants.
On a le sentiment qu'il a tenu à faire paraître cette saga de manière un peu trop hâtive pour satisfaire la demande de son éditeur; pourtant en 1926 il n'avait pas encore atteinte la notoriété qui suppose une telle option.
Pour ceux qui recherchent une meilleure synthèse de ces évènements irlandais, je conseille plutôt l'homme tranquille de Maurice Walsh.

Angel54 - - 70 ans - 6 octobre 2011