Les fils de l'homme
de Phyllis Dorothy James

critiqué par Alouette, le 8 mai 2008
(Seine Saint Denis - 38 ans)


La note:  étoiles
Un bon livre
L’histoire se déroule en Angleterre en 2021. L’humanité est confrontée à la pire chose qui puisse ne jamais lui arriver : ne plus avoir d’enfants. Petit à petit, la population vieillit et se prépare donc à disparaître de la surface du globe. La plus jeune génération, choyée à l'extrême, devient violente et cruelle tandis que les vieillards sont poussés au suicide lors d'étranges cérémonies appelées "Quietus".
Théo Faron, historien à Oxford, rencontre Julian, membre d'un groupe clandestin, qui lui demande d’intervenir auprès du gouverneur pour faire diminuer toute cette violence… Faron plongé dans la réalité va alors être le témoin d’un miracle que plus personne n’espérait….

J’ai vu l’adaptation du livre (avec Clive Owen et Julianne Moore) au cinéma récemment. Comme je n’ai pas eu de réponses à certaines questions, j’ai décidé de lire le livre…
J’ai vite vu que l’histoire était complètement différente ce qui n’a pas gâché mon plaisir, bien au contraire, j’ai même eu l’impression de voir deux histoires différentes. Je ne vais pas faire l’inventaire des ressemblances et différences mais plus m’attarder sur le livre…
J’ai été agréablement surprise par le livre. Le style est simple, agréable. Certains chapitres sont écrits à la première personne (c’est le journal intime de Faron) et d’autres à la troisième personne. Ce changement permet de garder une certaine dynamique…. Le titre des deux grandes parties est aussi intéressant, le premier est Oméga, le deuxième Alpha… Il montre symboliquement que la fin n’est qu’un début (du moins, je le pense)…
J'ai trouvé l'histoire très originale.
Catastrophes plausibles 6 étoiles

Dans l’Angleterre de 2021, frappée de stérilité totale comme d’ailleurs tout l’ensemble de la planète, plus aucun bébé n’a vu le jour depuis un quart de siècle. La population vieillissante s’enfonce dans le désespoir. Les derniers « jeunes », surnommés les « Omégas », jouissent de tous les droits et font régner la terreur en toute impunité. Les gens survivent dans une ambiance digne de « 1984 » d’Orwell, sous l’autorité tyrannique du dictateur Xan Lyppiatt. Professeur d’Histoire désabusé et cousin de Xan, Théo Faron rencontre un soir une jeune femme, Julian, dont il tombe amoureux. Elle est membre d’un groupuscule clandestin, « les Cinq Poissons », qui défie naïvement le pouvoir et tente d’empêcher par des attentats l’organisation de « Quiétus », ces suicides collectifs et organisés de vieillards. Et soudain, elle lui apprend une nouvelle stupéfiante…
Pour une fois, P D James abandonne le registre du policier ou du thriller au profit du roman d’anticipation. Le résultat est assez réussi. Un thème porteur : la stérilité et la disparition de la surface de la planète comme avenir inéluctable de l’Humanité. La baisse de la fertilité des hommes est déjà scientifiquement prouvée et cette vision de l’avenir n’a rien d’improbable. Après la surpopulation, la dépopulation et à terme l’extinction. Son exploitation semble toutefois un peu légère, les personnages peu intéressants et la fin décevante. L’intérêt réside plus dans le côté « conte philosophique » du livre. Il faut rendre justice au courage de l’auteure qui ne craint pas d’aborder les thèmes difficiles de l’eugénisme, de l’euthanasie, du totalitarisme et de la pensée unique. Cette situation catastrophique remet en selle toutes les horreurs nazies ! Le style un peu vieillot de celle qu’on a présentée en son temps comme la nouvelle Agatha Christie s’encombre de lourdeurs, de longueurs et de tunnels descriptifs qui n’apportent rien à l’histoire si ce n’est de la faire manquer parfois de rythme et de punch. Il n’en demeure pas moins que les catastrophes annoncées demeurent très plausibles et que ce bouquin oblige le lecteur à réfléchir à notre si fragile condition humaine.

CC.RIDER - - 66 ans - 29 novembre 2008


très différent du film 8 étoiles

P. D. James a décidé de laisser les polars un moment, pour se poser LA question : Que ferions-nous dans cette société où l'homme n'est plus capable de se reproduire ?

L'année dernière, je suis tombée par hasard sur le film "Les fils de l'homme". J'ai adoré.
Même si le thème est le même, l'approche est différente. Le film est plus axé sur le complot, le gouvernement militariste, la lutte pour la survie et l'action non-stop.

L'histoire originale, racontée par PD James, est à mon sens bien plus puissante. Dans un monde où l'homme n'est plus capable de se reproduire, comment perpétuer les valeurs morales de notre société. Quel gouvernement politique est capable d'assurer la sécurité, la volonté de continuer à un peuple qui sait être la dernière génération? Quelle serait la voie à suivre pour cette dernière ? Comment conserver un semblant de continuité dans une société en pleine décadence... ? garderait-on nos idéaux intacts ?
J'ai été captivée d'un bout à l'autre par le rythme enlevé.
Et qu'est-ce qui sauvera l'homme de lui même ? l'amour bien évidemment ;-)

Cyberval - - 58 ans - 2 juillet 2008


Univers inquiétant, lecture ennuyeuse. 4 étoiles

Je pense que d'avoir vu le film avant a gâché quelque peu mon plaisir de lecture. En effet, j'avais beaucoup aimé la réalisation de Cuaron. Le livre après ça m'est apparu bien fade, surchargé de descriptions nombreuses et superflues, résultant par moment en un profond ennui.
L'univers sombre qui y est décrit fait par contre froid dans le dos, surtout quand on sait que l'humain est réellement de moins en moins fécond.

Gooneur - TOULOUSE - 40 ans - 12 juin 2008