L'affaire Blaireau
de Alphonse Allais

critiqué par Débézed, le 2 mai 2008
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
Ni vu ni connu
Quel plaisir de trouver cet opuscule d’Alphonse Allais sur les piles d’une vente d ‘ouvrages d’occasion ! C’est une grande bouffée de nostalgie qui remonte de notre enfance avec ce livre qui a été adapté au cinéma par Yves Robert sous le titre « Ni vu ni connu ». C’est l’un des premiers films cultes des cours de récréation !

Mais voilà le livre n’a pas grand-chose à voir avec le film ! Le roman ressemble étonnamment à un vaudeville boulevardier alors que le film est une petite histoire très campagnarde qui met en scène un braconnier qui ridiculise le garde-champêtre et la justice. Dans son roman Alphonse Allais s’en prend à la stupidité administrative et judiciaire au travers d’une histoire bien confuse qui ne déparerait pas à l’affiche d’un théâtre de boulevard, où les portes de la prison claquent comme toutes les portes dans toute bonne pièce de ce type.

«Très philosophe, très madré, ce bohème rural était, par la population soupçonné d’équilibrer son budget (!) grâce à des virements portant de préférence sur les végétaux d’autrui et les lièvres circonvoisins, le tout mijoté sur du bois mort (ou vif), discrètement emprunté aux forêts d’alentour ». Blaireau fait donc un coupable idéal quand le garde-champêtre se fait rosser nuitamment et commence alors une histoire très compliquée qui conduit de la condamnation de Blaireau à sa tentative de réhabilitation en dénonçant au passage les stupidités administratives à la mode Courteline et stigmatisant toute l’absurdité que peut comporter notre système comme Pierre Dac savait si bien le faire.

Donc si voulez voir un bon film de braconnier, retournez voir "Ni vu ni connu " avec Louis de Funès dans l’un de ses premiers rôles et si vous voulez lire un bon livre sur ces mêmes braconniers lisez « Raboliot » de Maurice Genevoix !