Au cœur du Japon médiéval, l’impôt s’évapore bizarrement du côté de la province de Kazusa et, l’empereur mandate un jeune inspecteur, Suguwara Akitada, pour aller voir de près ce qui se passe dans ce coin éloigné de l’empire. Et, c’est ainsi que notre jeune inspecteur se met en marche avec son fidèle serviteur, Seimei, pour accomplir sa dangereuse mission. Chemin faisant, il rencontre, évidemment, des êtres malfaisants aux intentions belliqueuses qu’ils mettent en fuite avec l’aide d’un pauvre gueux, Tora, habile au maniement du bâton. Le trio est ainsi constitué et l’enquête va pouvoir commencer après un voyage agrémenté de quelques aventures dignes des « Chevaliers de la Table Ronde ». Leur arrivée dans la province déclenche des événements malheureux dont la mort mystérieuse d’un ancien gouverneur qui attise la curiosité de notre inspecteur qui va se livrer à une double enquête concernant ce meurtre et la volatilisation de l’impôt.
Cette longue enquête, un rien filandreuse, un peu simpliste et très manichéenne, manque de densité et d’acuité et finit par lasser avant son dénouement trop prévisible qui n’en finit pas de finir. L’originalité de ce roman réside dans le contexte choisi par I.J. Parker qui est une spécialiste du Japon médiéval, et qui aurait dû nous livrer un polar très exotique mas qui, en fait, nous propose une copie digne du scénario de n’importe quel film de « Kung Fu » hollywoodien se déroulant au cœur du « Chinatown » de n’importe quelle mégapole contemporaine. Jamais je n’ai ressenti cette impression d’être dans une autre époque au cœur d’un royaume inconnu. Même Ellis Peters avec son frère Cadfael, nous transporte plus aisément au cœur du Moyen-âge que ce texte qui traîne tous les poncifs du roman du genre et évoque des thèmes parfaitement contemporains qui ne devaient pas beaucoup émouvoir les Japonais de l’époque en question. Le féminisme, la pédophilie, etc… sont tout de même un peu trop d’actualité pour meubler une fiction médiévale.
C’est le premier ouvrage d’une série qui n’en compte toujours que deux, à ma connaissance, mais les personnages sont constitués et en place et I.J. fera certainement mieux la prochaine fois.
Débézed - Besançon - 77 ans - 30 novembre 2008 |