Le Tibet
de Daniel De Bruycker, Martine Noblet-Dauber, Hergé (Dessin)

critiqué par Shelton, le 21 avril 2008
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Une petite escale avant Pékin ?
Souvent les documentaires sur les pays sont trop complexes pour les jeunes lecteurs. Le concept de cette collection qui ne doit plus se trouver en vente en librairie était d’inviter au voyage le jeune lecteur par l’immersion dans un mélange de dessins et de photographies. C’est à chaque fois, une bédé de Hergé qui fait le lien et c’est d’autant plus facile que Tintin a voyagé dans le monde entier, ou presque…
On dit que Hergé avait un album préféré dans ce Tintin, Tintin au Tibet, un album qui correspondait à une démarche plus personnelle, plus intime et qui fut écrit au moment où prenait fin sa psychanalyse… Nous étions dans la fin des années cinquante et le Tibet était déjà depuis quelques années « libéré » par les Chinois…
Avec des questions simples et précises, des réponses compréhensibles par tous et une illustration riche et en couleur, cet ouvrage va permettre de « tout » savoir et comprendre sur le Tibet, sa population et sa culture…
Pourquoi le Tibet est-il appelé le « toit du monde » ? Qu’est-ce que le trekking ? Quels dieux prient les Tibétains ? Qu’est-ce qu’une lamaserie ? Pourquoi les Tibétains se révoltent-ils contre la Chine ? Oui, et je ne vous donne pas toute la liste des questions de ce petit ouvrage qui est une bonne introduction à la connaissance du Tibet, même pour un adulte néophyte.
A la dernière question de mon résumé, il faut répondre, au moins de façon rapide. Les Tibétains sont actuellement privés de liberté, empêchés de suivre leur religion et appauvris par la Chine qui exploite une grande partie des richesses du Tibet sans partage avec ses habitants. De très nombreux Tibétains sont morts depuis 1950 du fait de ces brimades chinoises, on parle de plus d’un million d’habitants !!!
Quel sera l’avenir du Tibet ? Hergé ne l’avait pas prévu et il n’était pas prophète… Mais c’est toujours intéressant de savoir que l’on a traduit Le lotus bleu en mandarin et qu’il est hors de question pour le moment de traduire Tintin au Tibet dans cette langue chinoise, normal puisque pour les Chinois le Tibet n’existe pas, ce n’est même pas une région autonome…
Qu’au moins, dans nos esprits, dans nos lectures, cette terre, le toit du monde, le sommet des dieux, continue d’exister et qu’un jour tous ses habitants puissent retrouver la liberté de vivre selon leur religion, en suivant leurs coutumes, dans une liberté retrouvée !