In memoriam
de Linda Lê

critiqué par Bertrand-môgendre, le 18 avril 2008
(ici et là - 69 ans)


La note:  étoiles
assis entre deux chaises
In mémoriam de Linda Lê

Broché: 189 pages Editeur : C Bourgois (23 août 2007)
ISBN-10: 2267019302


Présentation de l'éditeur

« Maintenant qu’elle était morte, il me fallait affronter la vacuité de mon esprit : j’avais vécu l’inoubliable et je passerais le restant de mes jours à ressasser ce deuil. Si Thomas n’avait pas dispersé les cendres de Sola dans la mer, j’aurais été assez fou pour les conserver, disputant à mon frère la propriété des reliques. J’avais des rêveries morbides, j’enviais ceux qui invoquaient les mânes des trépassés pour avoir avec eux un colloque qui ouvrait les portes de l’invisible. Mais pour ma sauvegarde, je m’ingéniais à découvrir des explications rationnelles. Les peut-être que j’avançais étaient des prémisses qui ne bouleversaient pas la donne. L’équation demeurait identique : j’avais perdu Sola, et moi qui aurais dû être une vigie aux aguets, je n’avais pas prévu la tempête.»
L'auteur par son éditeur
Linda Lê est née en 1963. Elle habite Paris. Depuis Dalat, sa ville natale du Viêt-nam, jusqu'à Paris, il y a eu de nombreuses étapes : Saïgon d'abord et ses études au lycée français, puis après la chute de Saïgon, son rapatriement en France avec sa mère française et sa soeur. Après avoir publié très jeune trois livres, elle a publié Les Evangiles du crime dont une presse unanime a salué l'originalité exceptionnelle. En 1993, Christian Bourgois a édité son cinquième livre, le roman Calomnies (traduit et publié aux Etats-Unis, aux Pays-Bas et au Portugal) puis en 1995, Les dits d'un idiot. Les Trois Parques et Voix ont paru chez Christian Bourgois Editeur en 1998 et Lettre morte en 1999.


Mon commentaire

Mais enfin ! Qu'ont-ils donc tous ces auteurs à se gargariser ainsi ? Quel manque d'imagination que de ne parler que de soi sous les artifices surannés d'un narrateur masculin mal grimé ?
“La littérature n'est pas faite pour les acquittés, elle n'est pas faite pour les élus. Elle est dans le camp des victimes et des sacrifiés, dans le camp des condamnés qui essayent, comme moi, de trouver leur salut et qui se cassent les dents “ Linda Lê.
Madame Lê s'est cassée les dents contre son roman pénible à lire, car c'est bien de ressasser dont il est question.
Pour le coup, je ne suis pas trompé par l'intention révélée en quatrième de couverture par l'auteur. Mais question tempête, je n'en ai pas vu la couleur, ni des mots, ni des images induites.

Long monologue d'une fille brisée par la mort de son père. Les déracinés ont ceci de commun : le désir de retour, parfois uniquement obtenu le jour du décès. L'exercice réalisé par Kundera était nettement mieux réussi.

Je ne veux pas rester sur une telle note négative, provenant d'un auteur qui possède un certain talent pour manier la langue française.
J'aime la manière dont elle forme ses phrases.
J'aime cette profondeur des sentiments vécus avant la phase finale de la disparition d'un proche, voulue ou non.
J'aime tout dans ce roman, sauf cette autopsie méticuleuse provenant des pensées d'un homme, qui rendent l'ensemble non crédible. Et c'est bien dommage que Lê n'ait pas pris la place de cette femme disparue, et écrive en son nom.
Un livre à ne pas oublier, malgré cette maladresse.(bertrand-môgendre)