Hoffmann à Tôkyô
de Didier da Silva

critiqué par Feint, le 16 avril 2008
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Bulle (rouge sur fond blanc)
Un premier roman d’une toute jeune maison d’édition, et pourquoi pas. L’objet déjà est séduisant : la couverture épaisse et granuleuse, le format presque carré se manipulent avec plaisir ; l’interligne spacieux repose l’œil. Et le prix, douze euros pour un peu de plus de cent pages, c’est un peu trivial certes mais disons-le quand même, ça n’indispose pas le porte-monnaie. Ça ne décourage pas le lecteur de découvrir un auteur encore inconnu ; « Naïve » l’éditrice ne l’est pas tant que ça, c’est tant mieux. Si d’autres éditeurs pouvaient suivre cet exemple, on ne s’en plaindrait pas.
Le roman lui-même se laisse moins facilement commenter. Lire, si. Résumer aussi : un français arrive à Tôkyô, y séjourne le temps des vacances, s’en retourne. Il porte un nom improbable et littéraire, avec les trois prénoms qui vont avec. Il promène sa dépression avec discrétion, presque avec élégance. L’attention du lecteur est détournée du personnage (touriste mou, inefficace, comme on se surprend à souhaiter d’en voir davantage) sur ce qu’il voit, ou ce qu’il pourrait voir – après tout c’est comme s’il le voyait. Des chapitres comme des tableaux, des titres comme des motifs. Un Tôkyô éminemment subjectif suffit sans doute à dire ce qu’il faut. Tout cela est ouaté, presque en apesanteur. On se dit qu’on y reviendra.