Le Siècle des chimères, Tome 3 : Les anges de Palerme
de Philippe Cavalier

critiqué par BONNEAU Brice, le 15 avril 2008
(Paris - 39 ans)


La note:  étoiles
Dans la veine des deux premiers
Dans cette tétralogie du Siècle des Chimères, dont chaque volume est attendu avec impatience par les amateurs, Philippe Cavalier réunit des genres que l’on apprécie et que l’on regarde se mélanger avec un immense plaisir, celui du lecteur qui retrouve plusieurs histoires au sein d’une seule, avec le sentiment satisfait d’avoir traversé le monde à coups de marque-page. Il faut aimer le contexte assez particulier de l’histoire, ou en tout cas ne pas y être hostile, pour apprécier à sa juste valeur ce troisième volet comme les précédents. Car si l’on peut cataloguer Le Siècle des Chimères dans le rayon désormais trop flou des thrillers, c’est avant tout un livre d’aventure un brin ésotérique, nous apportant autant de dépaysement, de récits historiques et de personnalités originales, que de rituels et envoûtements magiques.

Découvert un peu au hasard, Les Ogres du Gange (le premier volet, 2005) était certes particulier et différent de mes habitudes de lecture, mais assez passionnant pour me donner envie de lire la suite, Les Loups de Berlin (le second volet, 2006). Ce troisième volet, attendu depuis longtemps, signe encore une amélioration. On y retrouve ça et là notre groupe de protagonistes aux origines internationales (l’officier britannique David Tewp, le sénateur américain Lewis Monti, l’ex-officier nazi Thörun Gärensen, …) toujours à la recherche du couple mystique comme maléfique des Galjero, et ce bien après les aventures coloniales indiennes (T.1) où des lignes de front opposant les soldats nazis à l’armée Russe (T.2). L’essentiel de cet avant dernier volet se consacre tout de même à l’histoire passionnante de la vie de Lewis Monti, fils de rebouteuses siciliennes, immigré à New-York, parrain à la solde de la Main Noire devenu sénateur sur le tard. On y évoque la magie, mais de manière beaucoup plus ponctuelle et moins envahissante que dans le premier volume, par exemple.

L’oeuvre complète mérite d’être lue par celles et ceux que la thématique n’effraient pas, et qui sont en quête d’un bon roman. Le quatrième et dernier tome, La Dame de Toscane, devrait être publié incessamment sous peu, ce qui vous laisse le temps de lire les trois premiers d’ici là…
Très en-dessous des premiers... 5 étoiles

Le monde du 1er vingtième siècle et le fantastique sont définitivement mes tasses de thé. J'étais très enthousiaste après la lecture des ogres du Gange et surtout des Loups de Berlin. Mais ce troisième opus est quelque peu ronronnant, nous brossant une saga au rythme très inégal : certaines ellipses sont mal choisies et l'écriture souffre d'un manque de révision. L'histoire de Luigi Monti est de plus très peu crédible ("fantastique" ne signifie pas "invraisemblable") : après une enfance bercée de superstition et de magie, il vit une vie ultra-rationnelle de mafieux, et l'on a droit à tous les poncifs du roman noir, sans grande profondeur d'ailleurs.
J'attaque le tome 4 aujourd'hui, en espérant que Cavalier retrouve sa superbe dans le final...

Frereanselme - - 45 ans - 21 décembre 2011