L'homme de la mer Noire
de Sophie Jabès

critiqué par BONNEAU Brice, le 15 avril 2008
(Paris - 39 ans)


La note:  étoiles
Noir, c'est noir
Sophie Jabès pourrait reprendre à son compte le titre de Johnny et affirmer sans ciller : noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir. Journaliste et productrice télé, elle sait nous ménager dans les premières pages pour une introduction douce, comme un réveil promettant une journée nuageuse. Sans laisser imaginer, évidemment, le cataclysme qui se produira…

La passion et la naïveté féminine entraînent Solène à retourner à Istanbul pour y rejoindre son nouvel amant le temps d’un week-end. Rencontré à l’occasion de précédentes vacances, ce professeur de ski nautique a su l’hypnotiser au point de lui faire perdre toute capacité de réflexion. Abandonnant ses enfants chez son ex-mari, elle part contre l’avis de Viviane, sa meilleure amie grand reporter, pour quelques jours de romance charnelle.

Seulement voilà, Solène ne donne plus aucune nouvelle. Injoignable. Répondeur, encore et encore. Mystérieusement, sa valise revient à Paris. Et qui est cet homme qui semble suivre Viviane ? Journaliste, elle décide de mener l’enquête et de partir chercher Solène. Jusqu’où est-elle prête à aller ? Auprès de qui se faire aider ?

Autant de questions que le lecteur se pose au fur et à mesure que cette lecture avance. Alternant les points de vues, Sophie Jabès décline l’art de brouiller les cartes en nous trimbalant d’un personnage à un autre, en disant toujours trop peu, et juste assez pour nous faire tourner les pages frénétiquement. Un véritable supplice que le lecteur de polar réclame par pur masochisme intellectuel.

Alain Germain, le directeur de la collection le Rouge & le Noir lui demande sur le quatrième de couverture si tout ça finit bien. Et Sophie Jabès de répondre la vérité : ça finit mal, très, très mal. On vous l’avait dit, pour l’auteur, noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir.