Super Tragique
de Nicolas Robin

critiqué par BONNEAU Brice, le 15 avril 2008
(Paris - 39 ans)


La note:  étoiles
Super tragique ? Super marrant !
La littérature homosexuelle est-elle toujours la même qu’il y a quelques années ? Érotique, assumée, refoulée, dépressive, sombre, vieillotte, elle s’illustre auprès d’auteurs tels qu’Edmund White, Eric Jourdan, E.M. Forster ou plus récemment, Philippe Besson. Non, aurait pu répondre Armistead Maupin en rédigeant ses trépidantes Chroniques de San Francisco, uniques en leur genre. Non, nous prouve Nicolas Robin dans son dernier roman au titre provocateur, Super Tragique.

Le personnage principal, journaliste, presque la trentaine, mène une vie super tragique. Il s’est fait larguer par Hugo après un incident diplomatique avec le Brésil, parti depuis vivre une idylle avec un CBGD. Vous ne savez pas ce qu’est un CBGD ? Vous n’avez qu’à lire, c’est marqué dans le livre. Son grand-père et son chat débarquent pour s’installer chez lui, il quitte son boulot pourri, tombe amoureux de son voisin. Tout ce qu’il entreprend vire à l’échec et au fiasco total.

Pire ! Il a un corps de grenouille, ce qui lui vaut la tendre mais agaçante appellation de “ma grenouille” par son voisin Thierry, quadra tombeur et serial fucker. Il faudra bien qu’à un moment, notre héros se décide de prendre les choses en main et que la chance et le bonheur lui sourient. Ce qui ne sera pas sans difficultés…

Après un premier roman autobiographique, Bébé Requin, Nicolas Robin s’acquitte haut la main de l’épreuve du second roman en nous offrant cette fiction hilarante. C’est simple, le ton et le rythme de l’écriture font de Super Tragique un moment de lecture des plus agréables, nous collant un sourire idiot et tenace au fil des pages. Avant l’été, c’est le bouquin à lire d’urgence pour retrouver le sourire. Super tragique, mais super marrant !