Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles
de Gyles Brandreth

critiqué par Bouzouki, le 14 avril 2008
( - 49 ans)


La note:  étoiles
Elémentaire, mon cher Oscar
Nouveau venu dans l'univers des "Grands détectives", Oscar Wilde mène l'enquête. Nous voici transportés dans le Londres de l'ère victorienne, peu après l'affaire "Jack l'éventreur". Le narrateur Robert Sherard, ami du grand écrivain, nous raconte comment tous deux ont résolu l'enquête relative au meurtre du jeune Billy Wood, un beau giton du milieu interlope qu'Oscar Wilde a découvert par hasard, la gorge tranchée d'une oreille à l'autre, dans un meublé londonien.
Oscar, grand admirateur du héros créé par Sir Arthur Conan Doyle (qui intervient aussi dans l'histoire), Sherlock Holmes, décide de mener lui-même l'enquête, en parfait dandy, of course.
L'histoire est émaillée d'éléments biographiques véritables sur le grand écrivain, bruisse des rumeurs qui ont conduit à son procès pour atteinte aux moeurs, nous dépeint les personnages de la haute société victorienne et restitue de manière agréable l'esprit et le sens de la répartie du grand écrivain.
L'intrigue "policière" en elle-même est assez classique et la chute prévisible, mais selon moi l'intérêt du roman réside dans la manière originale dont l'auteur fait mener l'enquête à Wilde.
Le roman se situe à l'époque où Wilde écrit son "Portrait de Dorian Gray" et les personnes que l'écrivain rencontre au cours de son enquête vont bien entendu l'inspirer.
Gyles Brandeth s'y connaît (et pas qu'un peu) concernant Oscar Wilde et nous fait partager son savoir concernant le grand homme! Merci!
Sherlock Wilde et les teneurs de Chandelles 5 étoiles

Je viens de lire ‘Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles’. Ayant moi-même écrit un roman policier impliquant Conan Doyle et Wilde (‘Dans le sillage des dames seules, nous étions 40 fumeurs’, aux éditions ArHsens), je m’étais interdit de le faire avant d’avoir signé le Bon A Tirer.

Je ne dirais pas que j’ai passé la soirée en mauvaise compagnie. Mais je suis un petit peu déçu. Le nombre de protagonistes étant limité, le pot aux roses se découvre aisément.

Et puis, le Wilde de G. Brandreth me semble trop parfaitement holmésien. Il ne joue pas au détective, il est un Sherlock dont le raisonnement infaillible est entrelardé de vraies citations d’Oscar. Il connaît si parfaitement l’œuvre de Conan Doyle qu’il cite à plusieurs reprises des textes qui n’avaient pas encore été écrits en 1889. Il est si brillant que tous les autres personnages semblent réduits à l’état de silhouettes.

Erwan de Fligué - - 53 ans - 11 avril 2010


Un très bon moment avec Oscar! 8 étoiles

Trouvé par hasard à la bibliothèque, je me suis dit pourquoi pas!
Quelle surprise! Non pas pour l'histoire policière très bateau, mais pour la rencontre avec LE personnage: Oscar Wilde! L'auteur qui est un spécialiste de l'écrivain anglais a retranscrit avec beaucoup d'intelligence et d'humour la personnalité haute en couleur de notre cher Oscar! A la fin du livre j'ai été très triste de le quitter !
Un livre très plaisant à lire, une très bonne découverte!

Rouchka1344 - - 34 ans - 12 mars 2010


Déception et ennui 4 étoiles

Ce livre avait tout pour plaire: le lieu (Londres), l'époque (victorienne), le personnage (Oscar Wilde), le genre (polar historique)... et pourtant je me suis ennuyée et j'ai eu de la peine à terminer l'ouvrage. Personnellement, je n'ai pas retrouvé la touche d'insolence et d'ironie que j'attendais, l'intrigue (c'est un bien grand mot pour une petite énigme...) policière n'étant manifestement qu'un prétexte à une description des moeurs du temps , description qui m'a laissée sur ma faim. Comme quoi, rien de plus personnel que les goûts littéraires et artistiques...
Si vous voulez de l'énigme, lisez Arthur Conan Doyle; si vous voulez du pittoresque victorien, lisez Anne Perry; si vous voulez de l'Oscar Wilde, lisez Oscar Wilde...

Quinqualias - Bruxelles - 73 ans - 12 novembre 2009


Appelez-moi Oscar puisque nous sommes amis ! 9 étoiles

Ce récit est extraordinaire ! Tant par son contenu que par la manière de le raconter. Gyles Brandreth est un fervent admirateur et un grand connaisseur tant de l'oeuvre que du personnage d'Oscar Wilde. Rien de tel pour se glisser dans la peau de l'homme de lettres et lui faire vivre une aventure palpitante, une enquête pour résoudre un meurtre. Avec cette particularité que Brandreth donne la parole à Robert Sherard, meilleur ami et biographe de Wilde, qui livre ici au lecteur le journal, certes fictif, tenu pendant toute cette période. Cette option de narration donne de la puissance au récit et l'auteur parsème son histoire de références historiques et d'éléments réels de la vie de Wilde. De quoi teinter l'ensemble d'une bonne dose de crédibilité, le tout dans un langage fluide, vif et maîtrisé, très agréable à lire.

Le personnage d'Oscar Wilde dépeint par Robert Sherard/Gyles Brandreth est beaucoup plus accessible et humain que ce qu'ont bien voulu nous en dire d'autres biographes. Wilde est un homme de force et de faiblesse, un être particulier dont le lecteur peut ressentir ici cette variabilité dans les états d'âmes et cette sensibilité à fleur de peau.
Coup de chapeau à Gyles Brandreth pour ce tour de force. L'histoire est plaisante, entraînante et les citations et autres références qui complètent la narration ne sont jamais pesantes ou superflues. Les travers reprochés à Wilde, qui lui vaudront d'ailleurs son procès et son emprisonnement, sont abordés dans l'ouvrage sans être mis en avant; ils font partie de la vie de l'homme mais aussi de cette société hypocrite qui pratique allègrement l'homosexualité en coulisses tout en la bannissant légalement.

A noter que l'époque à laquelle se déroule ce récit est la même que celle des enquêtes de Anne Perry et sa série Pitt (Anne Perry qui ne tarit pas d'éloges à propos de cet ouvrage) mais que les relations entre la police, l'aristocratie et la domesticité sont ici empreints d'une finesse qui fait parfois défaut à l'austérité et à la rigueur de Perry. Gyles Brandreth enjolive peut-être une certaine réalité mais pas tant que cela je pense, le changement étant déjà perceptible en cette fin de XIXe siècle anglais.

Au final, une lecture intéressante et délassante, qui m'a donné plus d'une fois le sourire et surtout l'envie d'aller jusqu'au bout tout en regrettant le moment de tourner la dernière page.

Sahkti - Genève - 50 ans - 25 juillet 2009