Quo Vadis ?
de Henryk Sienkiewicz

critiqué par Nance, le 11 avril 2008
( - - ans)


La note:  étoiles
Surdose de religieux
Quo vadis ? (Où vas-tu ?) est un roman « historique » sur les persécutions que les gentils chrétiens ont subies sous le règne du méchant empereur romain Néron, avec une histoire d’amour à la clé. Le général patricien Marcus Vinicius tombe amoureux de la chrétienne Lygie/Callina. Il demande de l’aide à son oncle Pétrone, un proche conseiller de l’empereur, qui va la faire enlever et la mettre dans le palais de Néron.

J’ai aimé le début de l’histoire, mais pas quand l’auteur a commencé à trop mettre l’accent sur la religion. Je trouve les chrétiens trop exagérément vertueux et pas plus sympathiques que les romains. Tous les bons gestes sont uniquement dus à la foi chrétienne. À chaque fois que quelqu’un fait un bon geste, c’est souligné et doublement souligné que c’est à cause de sa foi chrétienne. C’en est irritant. Je trouve que les exploits pour montrer que la foi et l’amour ont métamorphosé Vinicius ne sont pas crédibles. Je doute de la « bonté chrétienne » de Vinicius. D’un côté, il libère ses esclaves, parce que ceux qui sont de bons chrétiens n’ont que des serviteurs soumis et obéissants, mais d’un autre côté il en fait encore usage. Comme la fois où Rome est incendiée et qu’on lui prépare un cheval à relais, « comme ses esclaves tardaient à lui préparer un autre cheval ». Alors, est-ce qu’il a des esclaves, oui ou non ? Apparemment, ça ne change pas grand-chose. Je n’ai pas digéré la partie où Vinicius fait la morale à Chilon. Vinicius a demandé à Chilon de trouver Callina pour la faire enlever. Vinicius est pris, il dénonce Chilon et il remet toute la faute sur lui. Je crois qu’il est mal placé pour parler de « coquin ». « Tu n’es pas un homme, dit-il brusquement, mais un dangereux reptile », Chilon n’est pas un saint, mais que Vinicius le prenne de haut, alors que c’est lui qui l’a engagé pour le boulot, ça me le rend totalement antipathique. Je n’ai pas cru à l’histoire d’amour entre Vinicius et Callina, je n’ai pas été « ému[e] jusqu’aux larmes », ça sonne faux. Pour ce qui est des dieux de Rome, ils sont décrits comme vieux et malades. Ils sont les dieux de l’orgie et de la débauche, contrairement au dieu unique chrétien de la bonté et de l’amour universel.

Ce livre m’intriguait depuis un bon moment, on fait souvent référence à ce livre dans d’autres romans et l’auteur a eu le prix Nobel en 1905. J’aime l’époque de l’empire romain et je ne regrette pas d’avoir lu ce livre. Au moins, je sais à quoi m’en tenir. Je suis seulement déçue que l’histoire soit trop simpliste. Ce qui m’empêche de mettre moins d’étoiles, c’est les descriptions. Elles sont tellement détaillées qu’on a l’impression d'y être. Dommage que je n’ai pas aimé le côté un peu lourd des purs chrétiens vertueux contre les pervers romains corrompus dans le vice... Caricatural, mais fidèle au genre péplum. Ça a été un réel supplice de finir ce livre, je crois que je souffrais tout autant que les personnages. Peut-être était-ce l'effet voulu? Je le conseille tout de même à ceux qui aiment le genre biblique ou péplum.
Peplum des temps neroniens 7 étoiles

Une histoire à l'eau de rose qui rencontre la grande Histoire : Néron, les débuts du christianisme, l'empire romain. Une belle aventure littéraire!

Fabs - - 40 ans - 5 octobre 2016


un beau peplum 8 étoiles

Si on garde une âme fraîche, on peut trouver bien des qualités à ce roman.
Personnellement, je l''ai lu lors d'un voyage en Angleterre, j'avais déjà la cinquantaine, et j'y ai retrouvé les mêmes plaisirs qu'à la lecture des "Derniers jours de Pompéi" (Bulwer Lytton), du "Pharaon" (Boleslaw Prus), de "Spartacus" (Howard Fast) ou de "Sinouhé l'Egyptien" (Mika Waltari). Il faut accepter la lenteur propre aux romans écrits au XIXème, prendre son temps, et alors on prend son pied.
Bien sûr, le côté religieux peut agacer, mais c'est nettement moins gnangnan que dans "Ben Hur".

Cyclo - Bordeaux - 78 ans - 3 juin 2012


Bof 1 étoiles

Je garde, outre les remarques de Nance, auxquelles j'adhère, le souvenir d'un livre horriblement mal écrit, peut être, mal traduit !
Quoiqu'il en soit, ça m'a dérangée tout le long du livre ....
L'histoire d'amour est débilette, les bons sont des bons, les méchants des méchants ! Du manichéisme à l'état pur.
Bref, ce livre, probablement mal traduit, m'a profondément ennuyée !
Si l'on veut rechercher un roman avec une approche de de même sujet plus crédible, il vaut mieux lire "Néropolis" Un grand bon livre l

Et ça un été un Goncourt ????
Comme quoi !!!!

DE GOUGE - Nantes - 68 ans - 13 novembre 2011


Assez d'accord avec la critique de Nance 6 étoiles

Effectivement, il s'agit un peu des "méchants très méchants" contre les "gentils très gentils". Mise à part cela, j'ai tout de même apprécié cette lecture. On se sent transporté dans ce monde et en lisant les descriptions, c'est comme si on y était.
Je le conseille à ceux qui sont intéressés par l'époque romaine et par l'histoire des premiers chrétiens.

PA57 - - 41 ans - 9 octobre 2010


Souvenir de jeunesse 8 étoiles

J'ai lu ce livre à 14 ans, et ça a été mon premier "choc" littéraire, j'ai fini en larmes les dernières pages. Je pense que c'est un roman à lire jeune, pour lui pardonner ses défauts et son manichéisme.

Je lui mets 4 étoiles parce que c'est un peu ma madeleine de Proust...

Badzu - versailles - 49 ans - 1 avril 2009