La fille du département fiction (carnet Hawaï)
de David Lespiau

critiqué par Sahkti, le 8 avril 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Retranscription poétique
Pendant deux ans, la fille du département fiction a scrupuleusement tout noté dans un carnet que retranscrit le narrateur dans ce volume. Un journal "tenu en marge de son travail et devenu poème par fragmentations, coupures, séparations, plusieurs formes de contamination", comme le dit David Lespiau.

"Nous visons des choses superficielles - nos rapports, dans ce cadre-là
nous sommes obligés, mais. je cadre ce que j'aime, je note que
le rétrécissement - de l'apparence, ou son apparence - détermine
de l'apparence, la nouvelle consistance, celle d'un vide mort"
(page 7)

Et nous voilà embarqués pour un étrange voyage poétique, l'exploration d'un journal, d'un carnet, ces esquisses fidèlement retranscrites par un homme qui fait de la contemplation un véritable art, cernant son propos de réflexions personnelles, intimes et ouvertes à la fois. L'art de poser son regard sur les êtres et les objets, de faire roi le temps qui passe ou l'idée qui fermente quelque part dans un coin de l'esprit.
En de multiples petits tableaux, qui se succèdent sans pour autant se suivre, David Lespiau crée une fresque gigantesque et intriguante, par sa composition, sa structure, sa motivation.
La promenade peut se faire en fil linéaire ou bien par coups de sonde opérés à gauche et à droite, cette dernière façon de faire permettant d'ailleurs de créer à son tour d'autres tableaux qui font écho au principal.
J'ai aimé la pointe du pinceau posée de ci de là sur tel détail, ce sens aigu de l'observation, ce quotidien devenu tout.