Le Poids des ombres
de Marie Laberge

critiqué par Mayaaahh, le 29 mars 2008
( - 32 ans)


La note:  étoiles
Un des meilleurs de Marie Laberge
Dès la lecture entamée, il est difficile de poser le livre, tant la lecture se fait aisément.

Avec la première phrase, on apprend la mort d'Yseult, la mère de Diane, cette mère détestée, cette mère détestable. Diane, ayant perdu le contact avec sa mère depuis sept ans, veut absolument connaître les circonstances de sa mort, ce qu'elle cherche à travers ces nombreuses bagues, les bagues ayant appartenues à Yseult, bagues offertes par ses nombreux amants.

D'une façon unique et spéciale, Marie Laberge nous fait découvrir un personnage fascinant, une femme incroyablement forte. L'histoire est touchante, les personnages y sont attachants. On tente sans cesse de les comprendre, de comprendre la cause de leurs actions, tout en suivant leur évolution confuse, leur belle évolution psychologique. Le roman commence de manière embrouillée, mais l'auteure s'engage, tout au long de l'histoire, à nous éclaircir la vue sur les personnages, les événements.

Mais bien que les personnages, ainsi que l'histoire soient à la hauteur de mes attentes, ce qui, vraiment, vient s'ajouter à mon appréciation est le style d'écriture. L'écriture de Marie Laberge, comme à l'habitude, se fait belle et mature dans ce livre. Par contre, c'est la narration que l'auteure amène dans une toute nouvelle dimension. L'histoire est racontée par un narrateur absent, mais parfois, le personnage principal décide de prendre la relève, ce qui a un effet plutôt étrange, plutôt extraordinaire. Le dialogue narrateur-personnage se fait simplement, fluidement, transformant la simple lecture de ce roman en un vrai délice.

Je le recommande absolument!
De la difficulté d'être une bonne mère..... 8 étoiles

Un des aspects intéressants de ce roman est pour moi l’émergence progressive, au cours de la lecture, de la véritable personnalité d' Yseult .
Connue d’abord au travers des souvenirs de sa fille Diane comme une mère dominatrice, castratrice, responsable du mal-être de celle-ci, elle apparaît ensuite, au fur et à mesure de l’enquête que mène Diane et des témoignages de ceux et celles qui l’ont côtoyée, comme une femme plus humaine . Enfin, grâce à la lettre-confession finale, on découvre son passé, le secret du couple formé avec le père de Diane et les raisons de son comportement maternel .
Ainsi, d’une diversité de points de vue naîtra le portrait de celle que fut réellement Yseult . Les zones d’ombre s’effacent, l’image de la mère-bourreau disparaît pour laisser place à celle d’une mère victime, aimante à sa façon et cherchant à donner à sa fille des armes pour faire face à la vie . Mais c’est seulement en mourant que Yseult donnera à Diane les moyens de se construire ……..
Un roman touchant qui révèle le fossé d’incompréhension qui peut exister entre une mère et sa fille et les ravages du silence entre les êtres .

Alma - - - ans - 30 mars 2008