La machine molle
de William Seward Burroughs

critiqué par Bookivore, le 26 mars 2008
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Plongée dans les abysses de la drogue
"La Machine Molle", c'est avant toutes choses une sorte de patchwork littéraire. William S. Burroughs, le plus décalé et sombre de la fameuse 'Beat Generation Trilogy' (Kerouac/Ginsberg/Burroughs, pour les citer tous les trois), l'a écrit apparemment sous l'emprise de son singe personnel, l'héroïne - il en a été accro pendant une longue période.
Ce livre, il faut le lire pour le comprendre. Ou plutôt, pour comprendre qu'on ne peut pas le comprendre parfaitement. Ecrit selon le procédé de l'écriture automatique, ainsi que le fameux 'cut up & fold in' consistant à découper le texte rédigé et à le réassembler selon une mosaïque dadaïste et déroutante. Ca me sera impossible de raconter l'histoire de ce roman court et féroce, sans doute même n'y a-t-il pas d'histoire, en fin de compte. L'histoire n'est pas importante, le plus important, ce sont les sensations vécues par le lecteur. Et là, désolé d'être si grossier, mais le lecteur, en lisant ce livre (surtout pour la première fois), il en prend plein la tronche.
Malsain, déviant, choquant, souvent volontairement incohérent, "La Machine Molle", roman culte s'il en est (les groupes de rock anglais Soft Machine et Matching Mole y ont puisé leurs noms, et des artistes tels que Patti Smith revendiquent leur amour de ce roman et de Burroughs en général - Steely Dan puise son nom du nom d'un godemiché présent dans "Le Festin Nu"...), est parfois totalement pornographique, ce qui est incroyable quand on sait que le roman date du début des années 60. Attention cependant, ça a beau être pornographique, c'est également loin d'être excitant. C'est même franchement terrifiant, pour tout dire.
En lisant cette modeste chronique, vous l'aurez compris : ce roman ne se raconte pas, il se vit. Intensément. Mais gare au choc !
attention âmes sensibles s'abstenir! 4 étoiles

honnêtement, je comprends que cette démarche littéraire soit innovante pour l'époque... mais cela ne m'a pas empêchée d'attraper la nausée dès les 30 premières pages!
C'est sûrement génial hein je dis pas...mais moi je vide encore mes tripes sur le bord de la route !!!!

Pepe - - 43 ans - 14 avril 2013