Le Président
de Jean Raspail

critiqué par CC.RIDER, le 1 mars 2008
( - 66 ans)


La note:  étoiles
La guerre des jumeaux
Antoine et Alexandre Dunus sont deux jumeaux parfaitement antagonistes. Pendant la guerre, Antoine se couvre de gloire dans la Résistance pendant qu’Alexandre se montre attentiste si ce n’est collaborateur. Symbole du méchant, Alexandre trouve même, peu de temps avant la Libération, le moyen de trahir son frère et d’usurper son identité ce qui lui permettra de pouvoir se parer des plumes du paon et d’en tirer tous les avantages politiques y afférant pendant que son frère, déporté dans un camp de concentration, n’échappera que de justesse à la mort… Quarante ans plus tard, sonnera l’heure de vérité quand le mauvais jumeau, devenu Président de la République, souhaitera faire un voyage en Patagonie et devra se retrouver dans la propriété de son jumeau. Qui l’emportera ? La vérité arrivera-t-elle à éclater ?
Très largement inspiré du célèbre « Vicomte de Bragelonne » d’Alexandre Dumas, autre histoire de jumeaux, ce livre pose le problème de la gémellité, des pouvoirs politique ou médiatique et de tous les faux semblants dont ils s’accompagnent. Raspail ne se gène pas pour en dénoncer les remugles dans un style agréable et de bonne facture classique. Sous cette fable cruelle et inquiétante, le lecteur trouvera également une dénonciation de l’imposture gaulliste et de la forfaiture d’un pouvoir pseudo démocratique. Les coups tordus, les saloperies en tout genre abondent. Bien qu’en grande partie situé sur le territoire chéri de l’auteur, ce livre assez différent du reste de sa production. Moins d’idéalisme, moins de panache, moins de rêve et plus de réalisme et de dénonciation politique. Son Président est une sorte de quintessence du pire de Mitterrand, Giscard et Chirac réunis. A conseiller d’urgence à tous les miterrandolâtres et les sarkobéats qui n’ont pas d’yeux pour voir les culottes brenneuses que cachent leurs idoles de pacotille.