Dossier K.
de Imre Kertész

critiqué par Sahkti, le 11 février 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Kertész par lui-même
Lorsqu'on évoque Imre Kertész, le nom de son récit "Etre sans destin" vient immédiatement à l'esprit. Un récit magistral qui évoque l'horreur et raconte comment vivre et écrire "après". Un enfer vécu par l'auteur alors qu'il n'était qu'adolescent, enfermé à Auschwitz, gravant dans sa mémoire des images impossibles à oublier.
Dans "Dossier K.", Imre Kertész revient sur le rôle de la littérature, son pouvoir et le devoir de l'écrire. Il propose une analyse de son oeuvre, livre quelques pistes pour l'appréhender au mieux, parle bien sûr de lui puisque c'est un autportrait assez drôle, brut également, dans lequel Kertész joue le rôle de l'interrogé et de l'interrogateur, à travers une série d'entretiens sous forme de dialogues. A noter que l'auteur n'hésite par à se demander à lui-même de se corriger, ou bien s'invective parce pas assez clair au goût de son double qui lui pose des questions.
Procédé habile, intéressant, qui évite les écueils traditionnels de la biographie classique. Cela donne un texte vivant, pertinent et grinçant qui offre un éclairage bienvneu et, incontournable me semble-t-il, sur l'oeuvre d'un homme formidable. La vie de Kertész n'est pas un long fleuve tranquille, loin de là. En lisant ces lignes, parfois très dures, j'ai ressenti beaucoup d'émotion, notamment lorsque Kertész évoque la genèse d'Etre sans destin, ouvrage difficile si il en est.
Ouvrage à découvrir, savourer avant de se replonger dans l'oeuvre d'Imre Kertész et de la contempler autrement.