L'Institut de remise à l'heure des montres et des pendules
de Ahmet Hamdi Tanpınar

critiqué par Sahkti, le 4 février 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Déclin ottoman
Hayri Irdal est le héros de cettte histoire, un homme engagé par l'Institut de remise à l'heure des montres et des pendules. Organe officiel qui lui permet de faire connaissance avec les rouages et les méfaits de la bureaucratie. Avec et grâce à lui, c'est tout un pan de l'histoire turque et de l'empire ottoman qui se décline sous nos yeux en variations multiples. L'histoire se situe entre 1830 et 1950, délai suffisamment long pour prendre conscience de la fragilité d'une nation qui ne s'effondre pas mais vacille dangreusement. La société turque est bouleversée, en permanence.

L'auteur déploie une écriture poétique, fluide et riche en détails, un peu à l'image d'un empire en pleine force. J'ai pris pas mal de plaisir à parcourir cette tranche d'histoire, romanesque certes, mais fidèle à la réalité, et le personnage central est attachant et offre une grande proximité de compréhension.
Un roman hélas inégal 5 étoiles

Hayri Irdal a joué de malchance tout au long de sa vie jusqu'à sa rencontre avec Halit le Régulateur. Avec et grâce à lui ils vont se lancer dans le projet de l'"Institut de remise à l'heure des montres et des pendules". Reste à lui trouver une fonction...
La Turquie est alors en plein bouleversement : Constantinople devient Istanbul, l'empire laisse place à la république. C'est dans ce contexte tumultueux qu'Ahmet Tanpinar nous délivre une galerie de personnages extravagants, tout en suivant le parcours insolite et absurde de son héros.
Mais j'ai trouvé le roman plus fouillis que foisonnant. Avec parfois l'impression d'une traduction approximative voire erronée, rendant certains passages difficiles à comprendre. Bref une lecture souvent laborieuse, trop souvent pour sauver le reste du livre d'un ubuesque pourtant délicieux. Dommage.

Elko - Niort - 48 ans - 14 mars 2015